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LE BOA DE COLLECTION






                     Depuis que j'avais découvert le placard aux "nanars », devenu
              ma garde-robe du soir, je m’y rendais fréquemment et en toute

              discrétion, me disant : "On n'est jamais aussi bien servie que par soi-
              même", ou plutôt par « Guy Laroche » exactement.


                     Il est vrai que j'y avais souvent déniché des trésors qui
              contribuaient en quelque sorte à ne jamais passer inaperçue dans

              toutes ces soirées auxquelles j'étais invitée. Toujours complimentée
              et accompagnée, de Julio, le beau ténébreux, ou encore Per Spook, le
              directeur artistique de Louis Féraud, ou celui que je considérais
              comme un grand frère, Branco, sosie de Julio Iglesias .




                     C’était une de ces soirées mi mondaine, mi branchée, à laquelle
              Branco m'accompagnait. J’avais  oublié qu’il connaissait bien M.
              Laroche, puisque c'est lui qui m’avait présentée au couturier.


                     Pour cette fameuse soirée, je n'imaginais absolument pas
              rencontrer quelqu’un de mon entourage et j'avais minutieusement

              prospecté le placard aux nanars. Je m'étais généreusement servie,
              puisque je paradais dans une sublime robe longue en mousseline de
              soie bois de rose, agrémentée d'un boa en pétale de soie dans un

              camaïeu de tons assortis à la robe. Le boa en question avait été
              réalisé par le célèbre, grand plumassier et fournisseur de toute la

              haute-couture et spectacles parisiens, Monsieur Lemarié. Il faut
              préciser toutefois que je n'avais pas déniché le boa en question dans
              le fameux « placard aux nanars » mais dans les éléments de la
              collection de haute-couture en cours, où il était strictement interdit

              d’emprunter quoi que ce soit. Or, il m'était impossible de résister à la
              tentation et je l'avais discrètement emporté.






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