Page 184 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Un soir, nous étions conviés à un événement important mais je
              n’étais franchement pas d’humeur, trop de dessins textiles à réaliser
              en free-lance pour des acheteurs potentiels m’attendaient. Je refusais
              cette sortie malgré l’insistance de Massoud. Yves-Rémi, qui faisait

              partie de notre bande d’amis m’appela et insista par téléphone pour
              me rendre à cette soirée. Devant mon refus catégorique il vint

              finalement me chercher en voiture et je me voyais obligée d’accepter.
              Je pensais rejoindre Massoud, puisque notre romance semblait
              prendre un destin durable.


                     Nous étions presque arrivés pour garer la voiture, lorsque,
              choquée, j’aperçus Massoud, bras dessus, bras dessous, en compagnie

              de Frédérique Poloane, artiste peintre bien connue de la jet-set
              parisienne, drôle, riche, élégante mais trainant une réputation de
              cougar. Dès qu’elle apercevait un jeune et beau garçon, il fallait

              qu’elle se l’accapare pour parader en belle compagnie. Ma déception
              fut tellement grande et mon orgueil blessé, que ma décision fut
              d’autant plus radicale.


                     Massoud ne sut jamais pourquoi je m’étais soudainement
              désintéressée de lui, à son grand désarroi, même lorsque quelques

              années plus tard, enceinte, et séparée du père de mon futur bébé, il
              était venu par surprise, m’aider à aménager mon nouveau logement,
              je n’osais par pudeur lui avouer ce qui m’avait déçue chez lui et en

              étions restés aux banalités. Plus tard, remariée et mère de famille
              nous nous sommes retrouvés par hasard, puis invités mutuellement
              dans nos foyers respectifs, lui était en couple avec une jeune femme

              blonde. Nous étions convenus de faire abstraction de notre passé,
              pour ne froisser personne, mais n’être que des amis de jeunesse. Par

              la suite, nous nous sommes perdus de vue. C’est seulement quelques
              années plus tard qu’il rencontra ma sœur et lui demanda de mes
              nouvelles avec empressement et celles de ma fille, ne sachant pas que
              j’étais déjà grand-mère, il en fut très étonné et souhaitait obtenir mes

              coordonnées. Ma sœur trop affairée ce jour là, n’avait pas donné
              d’importance ni de suite à sa demande.





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