Page 179 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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LE TRIANGLE D’OR
Avec cette ascension dans ma vie professionnelle, toutes les
portes me semblaient s’ouvrir soudainement plus facilement. Alors,
je continuais à réaliser des dessins de tissus non seulement pour Guy
Laroche, mais parallèlement en free-lance. Je les proposais aux
fabricants et fournisseurs de tissus de luxe et haute-couture, et
notamment ceux situés dans le quartier du Triangle d’Or.
C’est ainsi qu’un jour j’avais contacté un fournisseur situé dans
une rue parallèle à l’avenue Montaigne, rue Marbeuf il me semble, et
escaladant l’escalier pour m’y rendre, je croisais le célèbre comédien
danseur de claquettes, Jean-Pierre Cassel qui eut un air tellement
surpris que je le fus plus encore. J’avais probablement attiré son
attention par cette tenue vintage mais élégante que je portais,
n’aidant pas à passer inaperçue. Il sortait probablement du bureau
d’un producteur, ou d’une agence artistique. Puis en m’adressant un
large sourire, il continua sa descente d’escalier tout en restant fixé
sur moi, et patatra !!! C‘est là qu’il se cassa la figure dans l’escalier.
J’étais tellement confuse que je continuais à gravir les marches de
l’escalier simulant une certaine indifférence par honte de ce que je
venais de provoquer.
Quelques décennies plus tard, alors que je tenais un petit
restaurant où j’élaborais la cuisine, Vincent son fils, célèbre comédien
lui aussi, était venu se restaurer à plusieurs reprises, me remerciant
des plats qu’il avait appréciés, je repensais à son père, mais je me
gardais bien de lui raconter cette anecdote.
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