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LES SPARTIATES D’OR ET D’ARGENT





                   Le fait d’évoluer dans un tel univers professionnel, laisserait
              supposer que je menais une vie de rêve! Et je continuais de

              m’asperger de ce sublime parfum Fidji qui trônait en permanence sur
              le présentoir de la boutique. De plus, si je reflétais l’apparence d’une
              personne plutôt farfelue, peu professionnelle, il n’en était rien. En
              réalité j’étais devenue l’élément indispensable des collections de

              prêt-à-porter, en qualité d’accessoiriste attitrée de la maison, quand
              ce n’était pas le mannequin des chapeaux.


                   C’était un vrai régal de pouvoir superviser chaque répétition de
              défilé de prêt-à-porter, assise à côté du directeur artistique, face au

              podium occupé par les mannequins qui présentaient chaque modèle
              de la nouvelle collection. C’est là que commençait ma mission. Je
              notais sur un grand cahier, au passage de chaque modèle, tout ce qui

              me semblait à revoir ou à modifier. Très souvent M. Douvier
              demandait mon avis, j’en étais flattée, sans avoir la grosse tête. J’avais
              bien compris que pour évoluer dans ce domaine de la création, il était

              indispensable d’y apporter du « sang neuf », ce que je représentais
              évidemment. Aussi, très souvent je donnais des conseils pour
              accessoiriser les modèles.


                   Cette période de diffusion du prêt-à-porter en était à ses
              prémices chez les grands couturiers. Il n’y avait donc aucune

              structure de création pour accessoiriser les modèles de collections.
              J’aimais donc particulièrement ce rôle qui m’était attribué à chaque

              veille de collection. Aussi, après avoir supervisé chaque modèle, je
              prenais note de ce qu’il fallait dénicher comme accessoires, pour
              valoriser les modèles. Cela allait du chapeau, sans oublier les gants,
              sacs, bijoux, ceintures etc… Je me rendais par la suite au bureau de la

              comptable, où sous ses airs bougons, faisait mine de devoir sortir à
              contrecœur cette énorme liasse de billets de banque, comme si je lui

              arrachais son portefeuille.



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