Page 176 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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LES SPARTIATES D’OR ET D’ARGENT
Le fait d’évoluer dans un tel univers professionnel, laisserait
supposer que je menais une vie de rêve! Et je continuais de
m’asperger de ce sublime parfum Fidji qui trônait en permanence sur
le présentoir de la boutique. De plus, si je reflétais l’apparence d’une
personne plutôt farfelue, peu professionnelle, il n’en était rien. En
réalité j’étais devenue l’élément indispensable des collections de
prêt-à-porter, en qualité d’accessoiriste attitrée de la maison, quand
ce n’était pas le mannequin des chapeaux.
C’était un vrai régal de pouvoir superviser chaque répétition de
défilé de prêt-à-porter, assise à côté du directeur artistique, face au
podium occupé par les mannequins qui présentaient chaque modèle
de la nouvelle collection. C’est là que commençait ma mission. Je
notais sur un grand cahier, au passage de chaque modèle, tout ce qui
me semblait à revoir ou à modifier. Très souvent M. Douvier
demandait mon avis, j’en étais flattée, sans avoir la grosse tête. J’avais
bien compris que pour évoluer dans ce domaine de la création, il était
indispensable d’y apporter du « sang neuf », ce que je représentais
évidemment. Aussi, très souvent je donnais des conseils pour
accessoiriser les modèles.
Cette période de diffusion du prêt-à-porter en était à ses
prémices chez les grands couturiers. Il n’y avait donc aucune
structure de création pour accessoiriser les modèles de collections.
J’aimais donc particulièrement ce rôle qui m’était attribué à chaque
veille de collection. Aussi, après avoir supervisé chaque modèle, je
prenais note de ce qu’il fallait dénicher comme accessoires, pour
valoriser les modèles. Cela allait du chapeau, sans oublier les gants,
sacs, bijoux, ceintures etc… Je me rendais par la suite au bureau de la
comptable, où sous ses airs bougons, faisait mine de devoir sortir à
contrecœur cette énorme liasse de billets de banque, comme si je lui
arrachais son portefeuille.
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