Page 175 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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Le lendemain matin, à la première heure, je me précipitais chez
Pouyanne, le maître-teinturier, avec la robe séchée, non tâchée, mais
légèrement froissée. Je lui expliquais la mésaventure et il fit le
nécessaire pour sauver la situation, sauf que la robe ne pouvait être
disponible à temps pour le défilé prévu dans l’après-midi.
J’arrivais donc chez Guy Laroche, en partie soulagée, oubliant
pour une fois de me parfumer de ce merveilleux parfum, Fidji, et il me
restait à expliquer à Jean-Paul l’attaché de presse, l’incident que
j’avais involontairement causé, avec pour conséquence, l’absence de
la robe pour le défilé prévu dans l’après-midi.
Jean-Paul avait toujours de bonnes idées, aussi prétexta-il que la
robe était bloquée à l’extérieur pour être photographiée pour un
grand magazine, ce qui était prévu réellement, mais pas dans
l’immédiat, puisque la robe était chez le maître teinturier.
M. Laroche furieux, s’en prit à l’attaché de presse et j’en étais la
cause, mais Jean-Paul me rassura, il connaissait bien les accès de
colère peu fréquents du couturier, et dédramatisa.
J’avais honte et je me promis définitivement de ne plus me
laisser tenter par les modèles des nouvelles collections, me
considérant comme « privilégiée » d’avoir l’autorisation d’emprunter
les modèles du placard aux nanars.
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