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MASSOUD L’AFGHAN





                       Je ne pouvais m’imaginer que Massoud Zïai, figurerait dans
              mes mémoires, or certains évènements survenus en 2018 m’ont

              remémoré cette période sur laquelle je reviens.

                     J’étais en discothèque, le célèbre Club 7, avec mes amis,

              lorsqu’un grand jeune homme brun, dans le style de Julien Clerc,
              s’approcha très souriant. Il semblait auréolé de lumière et de bonne
              humeur. Après nous être présentés, nous avions dansé et discuté

              toute la soirée, avec promesse de nous revoir. Ce qui fut fait, puisqu’il
              devint mon petit ami de l’époque. Il me fit rencontrer son père, moitié

              normand par sa mère, moitié afghan par son père, il était la réplique
              physique de l’acteur James Coburn et partageait sa vie avec une
              française.  Il avait quitté Kaboul depuis l’intrusion soviétique au
              début des années 70. Divorcé de son épouse afghane, partie se

              réfugier aux Etats Unis, il avait emmené avec lui à Paris, son fils
              Massoud.


                     Les sorties avec Massoud était toujours placées sous le signe de
              la bonne humeur, les fous rires et la joie de vivre étaient permanents.
              Il était beau et drôle mais une partie sombre de Massoud me

              questionnait, il avait en fait perdu son frère jumeau, et malgré ma
              curiosité pour tenter de comprendre ce drame, je n’ai jamais réussi à

              apprendre ce qui était arrivé, il se braquait devant toutes mes
              questions restées sans réponse. Néanmoins, sa joie de vivre faisait
              rayonner nos soirées, à tel point que nous étions invités partout.


                     Son père m’avait totalement adoptée, et il était arrivé de nous
              rendre en Allemagne pour visiter d’autres membres de la famille,

              dont une tante mariée à un diplomate américain. Nous avions
              beaucoup ri, discuté et dîné traditionnellement sur un tapis, à la
              façon afghane, sans couvert, appréciant les délicieuses spécialités de

              leur pays d’origine.



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