Page 74 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE BIS
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J'écrivais régulièrement à mes parents qui me manquaient bien
évidemment, mais un tel changement dans ma vie m'aidait à
supporter la séparation, à tel point que j'aurais volontiers accepté d'y
rester un trimestre supplémentaire.
Ces trois mois s'écoulèrent trop vite et déjà c'était le moment
de retrouver les miens. Je regagnais le Nord, accompagnée d’une
personne, déléguée par la Sécurité Sociale de l’époque, et j’arborais
une mine superbe avec six kilos supplémentaires.
A mon retour, je trouvais le Nord morne et triste
comparativement à cette région du Dauphiné que je quittais
définitivement, pour retrouver ma famille et le bistrot. Je venais de
perdre un trimestre de ma scolarité et bien que très bonne élève, il
me fallut redoubler, ce qui m'avantagea finalement.
Je gardai un excellent souvenir de ce séjour et un goût définitif,
assez prononcé pour une grande variété de légumes, ce qui changeait
de la région du Nord où l'on appréciait particulièrement les frites ou
les pommes de terre servies pratiquement à tous les repas.
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