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LA VIE APRES JACQUELINE DE RIBES





                        Avec cette expérience faite d’une entière autonomie chez Jacqueline de
              Ribes, j’imaginais difficile ma prochaine réinsertion dans la vie active.

                        Puis, il y eut ce job concernant la production et le contrôle de qualité d’un
              prêt-à-porter branché et commercial, que j’effectuais entre Paris et New Delhi.
              Je n’avais pas à me plaindre, logée dans le célébrissime Palace de la capitale,
              Imperial Hôtel, qui dégageait une atmosphère pré et post coloniale, tout aussi
              émouvante qu’impressionnante, avec le passage de personnages historiques,
              tels que Lord Mountbatten ou encore le Mahatma Gandhi, durant la période de
              négociations pour l’Indépendance de l’Inde. Chaque jour, il y avait cette
              limousine avec chauffeur qui m’attendait devant l’entrée du palace pour
              m’accompagner, aller et retour, à l’unité de production, où j’étais saluée, tel un

              grand général, par le personnel de sécurité.  Paradoxalement, je n’avais pas
              supporté le luxe dans lequel j’évoluais, en contraste avec la réalité, parfois
              moyenâgeuse de la vie des plus démunis qui m’avait énormément choquée.
              J’avais pourtant posé des questions mais les réponses fournies par les cadres
              de l’unité de production leur semblaient logiques. De plus il était convenu que
              j’effectuerai ce job, à raison d’un déplacement deux fois par an en Inde pour
              une période de deux à trois semaines, mais de retour à Paris, mon employeur
              souhaitait ma présence imminente à New Delhi. Avec ma fille adolescente à
              l’époque cette situation s’avérait compliquée. Je quittai finalement ce job avec
              un certain regret de cette opportunité d’avoir eu la chance de visiter des lieux
              tels que le Fort Rouge ou la Mosquée du Vendredi à New Delhi, sans oublier le
              Fort d’Akbar à Fathepur-Sikri, et passage obligé à Agra pour admirer le
              célébrissime Taj Mahal, à la sublime architecture.

                        J’allais finalement bientôt retrouver cette chère rue du Faubourg Saint-
              Honoré, où j’avais acquis un poste d’assistante de direction, pour un groupe

              japonais récents propriétaires de la maison de Haute Couture de Serge Lepage.
              J’avoue avoir une grande facilité d’adaptation, mais avec les Japonais il fallait
              redoubler d’une certaine forme de psychologie et de patience, sans vouloir les
              offenser évidemment puisqu’ils faisaient preuve d’une grande conscience
              professionnelle, mais ne travailler qu’avec des personnes d’une culture
              totalement différente, cela me renvoyait pratiquement à un poste d’assistante
              sociale. Je résistais une année avant de démissionner.




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