Page 258 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Évidemment, personne n’avait rien vu parce que toute l’équipe avait la
              tête baissée au moment où elle m’avait giflée, en parfaite synchronisation, Je
              compris qu’il n’y aurait aucune solidarité à mon égard devant ce geste dont
              j’étais la victime. Je gardais un calme olympien, ce qui n’est jamais bon signe
              chez moi, et je rangeai mon bureau, puis j’entrai dans le studio, faisant preuve

              d’une totale indifférence face à la Vicomtesse honteuse et confuse qui tentait de
              se justifier prétextant son affection pour moi, son ange, un peu comme si j’étais
              sa propre fille, je gardais la tête haute et froide, tout en continuant de l’ignorer.
              Je rangeai le studio puis enfilant ma veste je pris mon sac et quittais l’hôtel
              particulier. Je venais de mettre un terme à cette grande aventure en allant
              consulter mon médecin traitant qui m’accorda un arrêt de travail d’une
              semaine.

                        C’est le directeur artistique qui prit soin d’appeler chez moi le soir un peu
              tard et mon conjoint prit le téléphone. Le message lui fut transmis sur
              l’importance de mon retour au studio le lendemain, si je ne voulais pas en subir
              les conséquences. Il ne faisait que l’intermédiaire pour mon employeur qui
              n’osa même pas m’appeler pour présenter ses excuses.

                          Je restais sur ma position en brillant par mon absence, attendant la fin de
              l’arrêt de travail.  Après cet incident je n’accordais plus aucune tolérance, suite
              à cet acte malveillant qui aurait pu se répéter. Alors je décidais de consulter un
              avocat, et de réfléchir pendant cette semaine d’arrêt de travail.

                        A mon retour, la Vicomtesse plus froide et ironique que jamais fit la même
              réflexion pour la seconde fois, « Une revenante de retour au studio ».
              Je décidais d’ignorer en évitant tout le personnel, attendant que Madame Piot

              me convoque et fasse son numéro de directrice des ressources humaines,
              désolée de devoir mettre un terme à notre collaboration, par un licenciement
              économique que j’acceptai sans hésitation. Un soupçon de remord de sa part fit
              qu’elle me proposa l’opportunité d’un job équivalent dans une maison de prêt-
              à-porter de luxe qui recherchait une personne avec des compétences similaires.
              Je refusais ce job par orgueil qui de toute façon m’éloignait de Paris.












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