Page 40 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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MON FRERE CE HÉROS
Face à notre nouvelle maison du quartier de « La Mousserie. », le
paysage se résumait à l’état d’énorme chantier. On apercevait un immense
terrain vague, clairsemé de quelques buissons de verdure, où l’on trouvait de
nombreux matériaux de constructions et quelques grues.
Juste en face sur la droite, était en train de sortir de terre une barre
d'immeubles impressionnante à nos yeux d'enfants, puisque c'était le début
d'une période de nouvelles constructions de logements à la verticale, des
immeubles de quatre étages. Il faut dire que cela ne ressemblait en rien à ce
que nous avions connu précédemment dans nos courées où les maisons ne
comportaient qu’un seul étage. Devant cette barre d'immeubles inachevés il
fallait lever la tête pour apercevoir les étages ! Ce n’était pas comparable aux
tours de la Défense, mais c'était à peine croyable à nos yeux d’enfants et j'avoue
que mon frère et ses camarades impressionnés, mouraient d'envie d'aller sur le
terrain les explorer de plus près.
C'était un dimanche matin, alors que nous étions en promenade devant
ces immeubles à peine surgis de terre, l'idée vint à mon frère et ses amis de s’y
aventurer pour une visite plus approfondie. Je les accompagnais, curieuse et
ravie de cette nouvelle aventure prometteuse en découvertes et autres
rebondissements. Nous allions d'étage en étage pour compléter notre visite et
arrivés au dernier étage nous avions improvisé un jeu : "Les nouveaux
locataires de l'appartement". Seul détail auquel nous n'avions pas prêté
attention, les portes ne comportaient pas encore de poignée, quand soudain un
fort coup de vent provoqua un courant d’air qui referma et claqua la porte
derrière nous. Catastrophe ! Nous nous retrouvions tous enfermés dans une
pièce au dernier étage ! Surpris et pétrifiés de peur, les camarades de mon frère
se mirent à pleurer et je m'imaginais déjà passer la nuit dans cette pièce vide et
inconfortable, pleine de courants d'air....
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