Page 42 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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ON DÉMÉNAGE
Cette nouvelle vie dans le quartier du « Sapin Vert » à peine sorti de terre,
une maison neuve et un certain confort, une école neuve dont je n’ai aucun
souvenir, où je n’eus ni l'occasion ni le temps de me faire des amies, allait
bientôt s’interrompre puisque mes parents avaient encore envisagé un
nouveau départ pour une vie tout à fait différente de ce que nous avions vécu
jusqu'à présent.
Je ne savais pas encore que cette décision allait m'emporter vers les
meilleurs souvenirs de mon enfance, puisque mes parents avaient fait le choix
de reprendre un commerce, un bistrot de quartier qui comportait une
bourloire* où se déroulait de nombreux tournois de jeu de bourles*. Ce qui
n’allait pas être de tout repos pour mes parents, puisque mon père travaillait la
nuit, pour prendre le relais du bistrot l'après-midi et laisser un peu de temps à
maman afin de se consacrer aux trois enfants, ce qui n'était pas une mince
affaire pour elle avec un garnement de onze ans, moi âgée de sept ans et notre
cadette à peine âgée de deux ans. Cette nouvelle vie allait pourtant nous
apporter le goût de l’autonomie et surtout celui de l'indépendance, en ce qui
nous concernait, moi et mon frère. Il n'en fut pas de même pour ma petite sœur
à l’époque. Elle avait encore énormément besoin d'attention et d'affection et en
souffrait énormément.
Nous allions emménager dans un quartier de Wattrelos, la « Vieille
Place », non loin du centre ville, et proche de la frontière belge.
C'était une petite ville dans les années 1950, juste un peu avant les
évènements d'Algérie, où il faisait bon vivre puisqu'il y avait encore la
campagne, les prairies, les vaches et de nombreux champs.
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