Page 41 - LES FLEURS DE MA MEMOIRE ET SES JOURS INTRANQUILLES_Neat
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Finalement mon frère intrépide et courageux pris l'initiative de trouver
une solution de secours, et il passa par l'étroit rebord de la fenêtre pour
atteindre la fenêtre voisine, puis cassa la vitre afin de se retrouver dans les
parties communes où se trouvait l’escalier pour déboucher sur la sortie, afin de
pouvoir nous libérer.
Je frissonnais à l'idée que mon frère ce héros, glisse du rebord de fenêtre
et tombe dans le vide. Finalement il réussit brillamment son entreprise, et ses
amis rassurés finirent par le suivre, sauf moi, du haut de mes six ans je refusais
avec insistance d'escalader le rebord extérieur des fenêtres trop dangereux
pour moi. Sans solution et seule enfermée, je patientais et le temps s’écoulait
me paraissant interminable, avant l'arrivée triomphante de mon frère suivi de
ses camarades. Ils avaient déniché une barre de fer avec laquelle mon frère
s'évertua tant bien que mal à tenter de forcer la porte. Du haut de ses dix ans, il
n’avait pas suffisamment d’envergure ni de force pour y arriver, mais il réussit
finalement par faire un énorme trou au centre de la porte, pour qu'un de ses
camarades pénètre dans la pièce où j'étais enfermée afin de me délivrer.
C'est ainsi qu'ils réussirent à me faire passer par le trou qu’il avait fait
dans cette porte comme un ballot. J'y laissais quelques cheveux et récoltais
quelques écorchures, mais soulagée d’être enfin à l’extérieur. Nous étions tous
pressés de rentrer chez nous, devant nos parents inquiets mais soulagés de
retrouver leur progéniture saine et sauve. Ils avaient évidemment entretemps,
dans l’affolement, s'imaginant le pire, prévenu le commissariat de police de
notre disparition, sachant que le canal de Roubaix se situait pas très loin.
Le lendemain l’ inspecteur du chantier fit le tour du quartier afin de
savoir si quelqu'un avait été témoin des dégradations commises sur le chantier
des immeubles, notamment une porte totalement éventrée. Evidemment
personne ne parla de cette histoire. Mon frère, ses camarades, et moi-même en
avions tiré la leçon, pour ne plus jamais nous aventurer dans une telle
expédition sur les chantiers du quartier !
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