Page 238 - La pratique spirituelle

L’écoute des sensations corporelles est un enseignement qu’elle cherche et qui est déjà là. Comment résoudre le para-
complet, qui brise le mouvement d’identification. Les zones
de densité sont l’expression corporelle des projections égo-
tiques. L’écoute de ces zones dissout les résistances qui les
maintiennent. Le souffle prolonge l’écoute et œuvre à rendre
transparente la densité. Et finalement, la conscience de la sen-
sation ramène l’attention vers la conscience elle-même, qui est
le support de la sensation. L’attention se fond alors dans la
conscience, et l’unité est habitée.
Il y a des sensations d’oppression qui sont analysées quasi auto-
matiquement comme mauvaises et à éradiquer.
L’accueil de la sensation est sans jugement. Il est espace
d’expression et de résorption.
Face à ces sensations, des stratagèmes viennent : essaie le « Qui
suis-je », essaie la « vision directe », etc. Mais on a beau tout
essayer, tout cela provient d’une impulsion égotique, et est voué à
rester dans l’ego. Sauf si la vision directe est véritablement réinté-
grée, et que l’impulsion primordiale est reconnue comme égotique.
La vision est silencieuse. Elle ne fait rien, mais ce non-faire
est la forme la plus raffinée de l’agir. Il agit, sans rien faire.
C’est de ce point de vue que l’ego, en tant que concept mental,
est vu, dans sa naissance, son expression et sa mort.
* tions et surtout le mécanisme de rumination lié, je pense, à la
* *
La méditation m’a fait prendre conscience de l’espace de pré-
sence vivante où tout apparaît et disparaît, qui donne vie à la
manifestation. Mais comme cette prise de conscience n’est pas
stabilisée, j’essaie d’en faire plus pour obtenir cette stabilisa-
tion. Or, l’action qui se base sur l’intention d’obtenir quelque
chose dans le futur est une impasse, car elle tourne le dos à ce
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doxe ? Rester tranquille et observer ce qui se passe ? « Tiens-toi
tranquille et sache que Je Suis Dieu » (psaume 46).
Oui, l’observation est libre du vouloir. Elle est présence qui
actualise tout ce qui émerge en elle. Ancré dans l’observation
purifiée du mental, du vouloir et de l’intention, il y a tran-
quillité, clarté et discernement. Tout effort pour y être ancré
vous en éloigne. Vous êtes déjà ce que vous cherchez. Explorez
cette perspective jusqu’à ce qu’elle devienne une réalité vécue.
*
* *
Je sais qu’il n’y a pas de chemin, puisque c’est toujours là, depuis
toujours et pour toujours : j’y suis, je le vis. Puis les nuages
reviennent, s’accrochent... Je ne suis pas encore assez lisse pour
ne pas accrocher les nuages, par contre je sais que ce ne sont
que des nuages et qu’ils ne peuvent s’accrocher. Plus j’en ai
conscience, plus ils passent leur chemin.
Exactement. Lorsque le nuage n’est pas saisi, que vous ne
vous réduisez pas à lui, il est laissé à lui-même, et subit la
métamorphose propre à toute manifestation phénoménale.
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* *
Le pouvoir de fascination des objets mentaux, images, sensa-
peur, attire l’attention de l’arrière-plan à l’avant-plan (avec
une saisie du perçu). C’est une habitude mentale automatique.
Avec le « qui est le connaisseur des états mentaux », l’attention
retourne en sa source, la conscience. Mais elle ne reste pas à
l’arrière-plan. Le dégagement ne dure que quelques secondes.
Que se passe-t-il ? Pourquoi l’attention ne reste-t-elle pas en elle-
même dans sa vastitude ?
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