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28 | CHAPITRE 1 : L'Autorité parentale
Lorsqu’ils sentent que leurs parents les aiment
et qu’ils représentent un rempart de protection
envers ce monde dont ils ignorent encore les
modalités, ils acquièrent davantage de confiance
en eux-mêmes et en la vie.
— Mais qu’est-ce que cela signifie “être des parents forts”, demande
Yaël.
— Cela signifie des parents stables et cohérents3. Pour un enfant,
il n’y a rien de pire que d’avoir la sensation que c’est lui qui fait la
pluie et le beau temps à la maison, c’est-à-dire que nos “non” sont
flexibles, que l’on cède finalement à la majorité de ses caprices.
C’est cela même qui risque d’amplifier ses peurs et d’entamer sa
confiance en lui-même ! Il se dit inconsciemment : « Mais qui va
donc me protéger de ce grand monde, si c’est moi qui décide et
qui dirige ?».
Lorsque l’on cède systématiquement à un enfant, souvent par
confort immédiat, on a l’impression que l’enfant est content et
que l’on est généreux, mais dans le fond, il est intérieurement en
détresse ! Il sent que ceux qui sont censés le protéger ne sont pas à
la hauteur de leur mission, ses appréhensions sont donc redoublées.
Il ressent par exemple : « Si j’ai peur du chien et que maman a
“peur” de moi, forcément qu’elle aussi a peur du chien… »
Et il étend ce syllogisme à l’ensemble du monde,
tant de choses l’effraient et personne n’est au-
dessus de lui pour le protéger4…
3. Notez que l’enfant n’évalue son parent que sur la base de son rapport à lui. La position
sociale du parent n’a aucune incidence dans cette évaluation.
4. Ce besoin inhérent de l’enfant trouve également son parallèle chez l’adulte. Selon Erich
Fromm (psychologie postmoderne) le phénomène contemporain de recrudescence des
angoisses et sentiments d’insécurité, est le résultat de la tentative d’abstraction de toute
forme d’autorité supérieure dans les sociétés laïques. Or, l’homme n’a pas été créé