Page 229 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Actions pédagogiques
par vocation à la formation des jeunes (en ce qui me concerne de
ceux qui se destinent aux professions de la Santé), ne tenterait-il
de désamorcer le piège des drogues qui leur est tendu ? Comment
un père, et maintenant grand-père (trois enfants et quatre petits
enfants) ne serait-il préoccupé, à un très haut degré, par la santé
physique et mentale de sa descendance (« ses germes d’éternité ») ?
Comment un français, aimant son pays et tous ses concitoyens
(même ceux qui l’irritent), ne voudrait-il contribuer de toutes ses
forces à les protéger des méfaits sanitaires, sociaux et sociétaux
des drogues et n’ambitionnerait-il pour son pays un rang éminent
(et même prééminent) dans la compétition internationale ?
Vous aussi, lecteurs, avez maintes raisons de participer à cette
grande croisade de salubrité publique. Que la prise de conscience,
la réflexion que je souhaite nourrir, vous fasse prendre la mesure
du drame des toxicomanies et vous incite à rejoindre les rangs,
trop épars, de ceux qui veulent prévenir de ses périls.
Face à ce terrible constat, que faire pour sortir
du gouffre ?
Il est téméraire de formuler des propositions visant d’abord
à contenir, puis ensuite à réduire le péril toxicomaniaque. Les
« Y a qu’à » sont en effet soumis en permanence à leur acceptation
par la société, en général, et par les adolescents, modèle 2018, en
particulier. Sarcasmes et procès en ringardise s’appliquent bien
vite à ficeler le paquet des propositions pour les faire disparaître.
Cet exercice de proposition est également compliqué par le fait que
les personnels politiques et autres décideurs sont principalement
animés par la préoccupation de ne pas déplaire. Ils n’ont souvent
d’autre courage que celui que leur insufflent leurs électeurs. Or, ces
électeurs, non informés, ou mal informés, ou même désinformés,
sont peu revendicatifs. Ils ne s’émeuvent que lorsque la vague
vient leur mouiller les pieds.
Notre société se veut de plus en plus solidaire. On doit
s’en réjouir, non sans déplorer toutefois que, d’une façon
contradictoire, elle évolue vers un individualisme forcené. Si
chacun est prêt à mutualiser les risques auxquels il est exposé ou
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