Page 232 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                                 Actions pédagogiques



                   Une telle  éducation  préventive devrait mobiliser dans notre
                 nation : la parentèle (évidemment et principalement), mais elle
                 devrait être formée à cette pédagogie ; les enseignants (c’est non
                 moins évident), eux aussi devant être formés pour communiquer
                 sur ce sujet ; les responsables des clubs sportifs ; les ministres des
                 cultes ; le monde médical ; le personnel politique ; les médias aussi
                 (on aurait envie de dire surtout, eu égard à l’importance qu’ils ont
                 pris pour façonner les esprits, alors qu’ils en usent si mal) ; après
                 avoir fait leur aggiornamento, ils devraient enfin s’y coltiner... On
                 se gargarise  de  l’expression  « multidisciplinaire  » qui,  parfois,
                 semble  une  façon  individuelle  de  se défausser  (« ce  n’est  pas
                 moi tout seul, c’est nous »), l’élargissement des dimensions de
                 l’aquarium faisant espérer de mieux « noyer le poisson ». Sur le sujet
                 qui nous intéresse ici, cette multidisciplinarité est indispensable.
                 L’importance du combat à mener appelle la mobilisation générale
                 de tous ceux qui approchent notre jeune génération ; de ceux qui
                 légifèrent pour elle ; et de ceux qui façonnent son opinion.
                   Peu de règles éducatives sont généralisables. Chacune d’elles
                 doit être confrontée aux traits (innés et acquis) de la personnalité
                 à qui elle s’adresse. On doit s’appliquer à contenir très tôt certains
                 comportements, telle l’impulsivité. L’enfant doit faire précocement
                 l’apprentissage de la frustration. L’impulsivité et l’incapacité de
                 supporter la frustration  sont deux traits  fréquemment  présents
                 parmi les traits de personnalité du toxicophile.
                   La  médicalisation  excessive des maux  de l’enfant  lui  donne
                 précocement  la  conviction qu’il  y a  une  solution chimique
                 à chacun de ses troubles, alors que la plupart  d’entre eux
                 cède  spontanément  avec  le  temps,  la  patience,  l’assistance
                 psychologique, l’apprentissage d’un « travail sur soi ». « Ce qui
                 ne vous tue pas vous rend plus fort » disait Nietzsche. L’enfant et
                 l’adolescent disposent, plus qu’à tous autres âges, d’une plasticité
                 fonctionnelle (physique et psychique), qui peut être l’auto-remède
                 à ses troubles. « Votre meilleur médicament c’est vous » proclame
                 un livre  récent.  Sans contester  (et  pour cause)  l’innocuité  de
                 l’homéopathie  et d’autres médicaments  pleins de rien, on peut
                 néanmoins leur faire le grief de donner à croire, à celui l’ayant
                 utilisée et qui s’en est senti mieux, que c’est ce pseudo-médicament


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