Page 235 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                         Actions pédagogiques



                   « Biggles de la Royal Air Force ». Le mercredi soir on regardait
                   la télévision « La piste aux étoiles » sur le trottoir, à la vitrine du
                   magasin d’électroménager. Bref, on était très occupé par tous ces
                   riens. « Oisiveté est mère de tout vice » dit le proverbe ; constat
                   qui doit inciter à offrir beaucoup d’occupations variées. L’argent
                   de poche nous était compté, nous l’accroissions de petits gains
                   acquis par l’effort.  Aujourd’hui, argent trop facilement gagné
                   repart rapidement en fumée ; celle du tabac et celle du « shit ».
                   Cet argent de poche est issu d’enchères indécentes entre oncles,
                   tantes, grands-parents, amis de la famille ; ces enchères portent
                   sur le nombre de billets de 20 ou de 50 euros, donnés en diverses
                   occasions. Si le couple parental s’est défait, il croit s’excuser du
                   traumatisme et du vide infligé au rejeton, en utilisant l’argent de
                   poche comme émollient, talc ou pommade Mitosyl . Cet argent
                                                                     ®
                   aggrave en fait le trouble déjà infligé, il donne à ce pauvre gamin
                   aisé les moyens d’acquérir la drogue interdite. Il va se venger sur
                   lui-même et sur les auteurs de ses jours, du préjudice affectif qui lui
                   a été infligé. C’est une façon d’exprimer sa colère, de se venger de
                   parents si peu soucieux de son bonheur. Ainsi, ils ne pourront plus
                   fonder d’espoirs en lui. Ils vont au contraire être confrontés aux
                   conséquences d’une éducation ratée, qui produit un marginal, en
                   rupture éducative, un fugueur, un délinquant, presque ravi d’être
                   pris en flagrant délit de « deal » ou de consommation, savourant
                   in petto l’injonction faite à ses parents de devoir, honteux, venir le
                   rechercher au commissariat de police.
                      Faisons taire ces chantres du cannabis, qui vocifèrent depuis
                   si longtemps, pour faire le buzz, pour défrayer la chronique, pour
                   faire parler d’eux, pour amuser le bobo et abuser le gogo ; ceux qui
                   font dans le jeunisme, la démagogie grasseyante et la promotion
                   des drogues et des toxicomanies.
                      La formule fondatrice  du Centre National  de Prévention,
                   d’Études et de Recherches sur les Toxicomanies (CNPERT), que
                   je préside, s’exprime : « S’il est important de se préoccuper
                   de l’état de la planète que nous  léguerons à nos enfants, il
                   est  encore  plus important  de nous préoccuper  de  l’état  des
                   enfants que nous léguerons à cette  planète ». L’enfant,  puis
                   l’adolescent, est notre germe d’éternité ; paraphrasant Aragon, il


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