Page 237 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                         Actions pédagogiques



                   Cinna (« je suis maître de moi comme de l’univers »), ont une
                   confiance  démesurée  dans  leur  capacité  d’arrêter  l’usage  d’une
                   drogue  quand ils  le  décideront.  Les  pauvrets,  s’ils savaient,  et
                   il faut leur faire savoir, combien de fois l’esquif d’une volonté
                   altérée  par la drogue s’est brisée sur le récif  de cette  drogue.
                   Les jeunes et moins jeunes, cultivant l’art de la réponse à tout,
                   rebondissent à la mise en garde « l’alcool tue lentement », par
                   le poncif « on s’en fiche on n’est pas pressé ». L’argument de la
                   létalité a ses limites. Ainsi, s’agissant du tabac, seriner qu’il tue
                   79.000 des nôtres, chaque année, en France, soit 215 chaque jour,
                   ne parvient pas à dissuader les 13 millions de nos concitoyens qui
                   en fument intensément. Ce n’est que lorsque la maladie survient
                   que l’affolement saisit la victime et ses proches ; par contre ces
                   statistiques effrayantes laissent les fumeurs largement indifférents.
                   L’admonestation  « un fumeur sur deux mourra d’une cause en
                   relation  avec son intoxication  tabagique  » alimente  en creux
                   la réflexion d’un « peut-être, mais j’espère bien me situer dans
                   l’autre moitié ». Cet espoir sot doit inciter alors à insister sur les
                   séquelles, en soulignant leurs inconforts chroniques, l’altération
                   de la qualité  de la vie, en les décrivant  avec  force chiffres et
                   détails : l’artérite des membres inférieurs qui contraint à couper
                   des doigts de pied, le pied ensuite, la jambe et même parfois la
                   cuisse ; et d’ajouter qu’on peut vivre sur une seule patte, comme
                   un flamand rose, mais que cela est quand même inconfortable.
                   L’angine  de  poitrine/l’angor,  qui  oblige  sa  victime  à  arrêter
                   sa marche  tous les trente  mètres  pour faire  céder  une douleur
                   constrictive violente dans la poitrine, ou qui impose de fragmenter
                   en trois étapes l’ascension d’un seul étage de l’escalier. L’infarctus
                   du myocarde qui, lorsqu’il ne tue pas, peut laisser des séquelles
                   comme des troubles du rythme cardiaque et/ou une insuffisance
                   cardiaque. Les accidents vasculaires cérébraux qui, lorsqu’ils ne
                   tuent pas, laissent derrière eux des troubles moteurs (paralysies...).
                   La bronchite chronique avec sa toux épuisante et ses nombreux
                   arrêts de travail ; la bronchopneumopathie chronique obstructive
                   (BPCO) qui réduit ses victimes à mendier l’oxygène (que leurs
                   poumons sont incapables de capter) à un obus d’oxygène pur relié
                   à leurs narines, qui doit les accompagner dans leurs déplacements.


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