Page 242 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Actions pédagogiques
leurs aînés des ressources permettant d’assurer celle-ci. Notre
pays estime avoir en outre des obligations d’entraide vis-à-vis des
nations déshéritées de la planète. Il accueille en nombre croissant,
certains de leurs ressortissants, souvent impréparés aux attentes
de notre monde du travail saturé (à en juger par ses millions de
chômeurs). Dans ce contexte où les actifs se font plus rares (entrée
tardive sur le marché du travail, accroissement des périodes de
chômage, temps hebdomadaire de travail réduit, souhait d’un
départ plus précoce en retraite) et les inactifs plus nombreux
(assistés, pensionnés, retraités), il n’y a manifestement plus de
place pour laisser les drogues recruter des inactifs « budgétivores »
supplémentaires.
Pour illustrer le caractère « budgétivore » attaché aux
toxicomanes, estimons ici ce que coûte la seule prise en charge
thérapeutique d’un toxicomane injecteur ayant contracté le SIDA
(VIH) et l’hépatite C (VHC). Ces deux infections coexistent chez
20 à 30 % des patients porteurs du VIH, et cette coexistence est
dans 80 % des cas, liée à l’injection de drogues (à un moindre
degré aux drogues sniffées, en raison du prêt des pailles utilisées
pour leur reniflement). Cette estimation ne prendra en compte
ni les conséquences de la transmission sexuelle de ces deux
infections, dont des toxicomanes pourraient être responsables, ni
l’infection dont pourrait être porteur le bébé d’une mère infectée,
non plus que le coût du diagnostic de ces infections. L’hépatite C
évoluant de façon chronique, à bas bruit, sans traitement,
détermine chez 10 % des patients, une cirrhose qui, chaque
année, est à l’origine, dans 2 à 4 % des cas, d’un cancer du foie
(carcinome hépato-cellulaire). Des examens coûteux surveillent
ces risques évolutifs (génotype du virus, importance de la fibrose
hépatique,…). Le traitement de cette hépatite C fait appel à une
bithérapie ou à une trithérapie. Il recourt à la ribavirine qui induit,
chez un tiers des patients, une anémie, dont la prise en charge par
l’érythropoïétine coûte de l’ordre de 3.000 euros. De nombreux
médicaments nouveaux participent à ces bi ou trithérapies : les
« previr » (bocéprévir, télaprévir, paritaprevir, simeprevir) ; les
« asvirs » (daclatasvir, ledipasvir, ombitasvir, elbasvir, velpatasvir) ;
le sofosburir... Ces traitements s’étendent sur 12 à 24 semaines ; ils
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