Page 245 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Actions pédagogiques
encore beaucoup d’enseignements sur les toxicomanies dans ces
établissements, le bon accueil des professeurs de l’enseignement
secondaire qui se déclarent, ainsi que les infirmières scolaires
(souvent organisatrices de ces cours), enchantés de – et
intéressés par – mes interventions. Pour mobiliser des médecins
(habituellement peu disponibles), sur des durées limitées et à une
faible fréquence, on leur confirait la formation de ces « profs ».
Ils expliciteraient, commenteraient et illustreraient un document
conçu par des médecins et des enseignants du secondaire, qui
détermineraient le niveau à donner à cette formation, comportant
un indispensable contenu scientifique, pour justifier chacune de
ses assertions et recommandations.
Des gendarmes, bien formés à délivrer des messages spécifiques
(rappel de la loi, indications sur les produits en circulation, les
dangers sur la route, les risques encourus…), ont un accès de
durée limitée à certains établissements d’enseignement pour
effectuer des présentations sur les drogues. Ils font un travail
qualitativement important, auquel il faut rendre hommage. Je l’ai
constaté à plusieurs reprises et me joins à ceux qui les en félicitent ;
en regrettant la durée trop brève et la fréquence trop rare de leurs
interventions.
La bastille quasi imprenable à laquelle je me suis heurté
dans mes conférences traitant des toxicomanies a été celle des
Instituts de Formation des Maîtres (IUFM). En dépit de l’accord
séparé que j’avais reçu pour y intervenir, de leurs deux tutelles
(recteur d’Académie et président de l’Université), le directeur de
l’IUFM auquel je m’adressais, tel « charbonnier maître chez lui »,
est longtemps resté sourd à mes offres (bénévoles) de service.
Ce sont pourtant ces IUFM qui forment ceux qui formeront
les élèves. Le recrutement de ces futurs enseignants devrait
évidemment exclure ceux qui sont dépendants aux drogues ; mais
rien n’est prévu à cet effet. Nous évoquerons plus loin comment
on pourrait mettre en évidence cette dépendance. Qu’on veuille
bien, dans un but de contradiction, éviter d’exciper de la liberté de
l’éducateur, car sa liberté s’arrête là où il peut être préjudiciable
à ceux dont on lui confie l’éducation ; ces enfants et adolescents
vulnérables et fragiles. Il est de même inconcevable d’impliquer,
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