Page 248 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Actions pédagogiques
consommation d’une drogue ne perçoit pas/ne perçoit plus les
troubles qu’il s’inflige du fait de cette consommation. C’est une
des expressions de l’anosognosie. Quand un individu est prévenu
des troubles qu’il encourt à expérimenter une drogue, il peut y
renoncer. S’il passe outre à cette mise en garde et la consomme
néanmoins, il le fait alors avec une certaine appréhension/une
inquiétude/une crainte qui peut altérer, troubler négativement ce
qu’il va en ressentir. Attentif à percevoir les troubles annoncés, il
peut les ressentir sur un mode accru qui favorisera sa dissuasion
ultérieure ; cela s’apparente à l’effet nocebo. Au contraire, s’il
n’a connu au préalable que des appréciations dithyrambiques
exprimées par ses copains consommateurs, il est conditionné
à percevoir essentiellement les effets appétitifs ; les effets
« de récompense », de la drogue. Cet effet placebo contribue
puissamment à l’accrochage, à l’installation de la dépendance
psychique.
La tentation de la drogue s’exerce au long cours ; c’est pourquoi
les pressions dissuasives, les mises en garde, les messages de
prévention doivent être exprimés d’une façon récurrente, tout au
long du cursus éducatif. De l’école primaire à l’université, dans
les clubs de sport, dans les colonies de vacances, dans les familles,
les églises...
Qui devrait délivrer ces messages
de prévention ?
Le message des adultes doit se garder d’apparaître comme celui
des « papy grognons », des « has been », des dinosaures. Aussi,
devrait-il être délivré aux élèves du primaire et du secondaire
par des individus, jeunes, beaux, intelligents et apparemment
bien portants. J’ai ainsi décrit des étudiants issus de la PACES
(première année du cycle des études de santé) ; ces grands frères
ou grandes sœurs, auréolé(e)s de leur réussite au concours difficile
(très sélectif) qui donne accès aux plus beaux métiers, ceux de la
santé (permettez à un de leurs enseignants de les présenter ainsi).
De jeunes étudiant(e)s (sages-femmes, médecins, pharmaciens,
dentistes, kinésithérapeutes), bien au-delà des deux heures
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