Page 253 - Desastre Toxicomanie

Le désastre des toxicomanies en France

GUERRE AU TABAC

Le tabac constitue le premier barreau de l’échelle des
toxicomanies qu’il faut s’appliquer à briser, non seulement pour
en réduire les conséquences morbides, mais aussi pour rendre plus
difficile, sur cette échelle, l’accès aux barreaux du dessus ; celui de
l’alcool, du cannabis (et des nouveaux cannabinoïdes de synthèse),
des nooanaleptiques (ecstasy, cocaïniques, amphétaminiques), des
produits de substitution de l’héroïne (méthadone, Subutex ) et,
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enfin, de l’héroïne.
Comme le tabac coûte trois fois plus cher à la collectivité que
ses taxes ne lui rapportent, son prix de vente devrait être plus que
doublé. La dissuasion de sa consommation que suscite un prix élevé
est largement démontrée. Aussitôt que cela est exprimé, surgissent
alors tous les contradicteurs à l’affût : Cela mettrait les buralistes
en difficulté ; cela favoriserait la contrebande ; les chômeurs et
les impécunieux étant parmi les plus gros consommateurs, ne
doivent pas être privés de cet apaisant social... Ces arguments
ne sont pas à la hauteur des 79.000 morts annuelles imputables
en France, au tabac, ni à la hauteur des estropiés dix fois plus
nombreux que recrute cette drogue ! L’émotion joue à plein quand
les médias s’appesantissent sur un accident fortuit et ses dizaines
de morts alors qu’elle laisse repousser sous le tapis les 212 morts
quotidiennes évitables dues au tabac (cachez ces morts que je ne
saurais voir) ainsi que les multiples fumeurs estropiés par cette
drogue.
Des augmentations fortes et répétées des taxes sur le tabac
sont une des modalités essentielles de la lutte contre le tabagisme.
C’est ce qu’a exprimé, après d’autres instances, l’Académie
nationale de médecine, dans un communiqué du 27 mars 2012.
Elle recommandait que « conformément aux engagements inter-
nationaux de la France, les taxes sur tous les produits du tabac
soient augmentées de façon dissuasive et répétée ».
La communauté européenne, qui se mêle de beaucoup de choses,
dont certaines de moindres conséquences, devrait imposer l’homo-
généisation des prix de vente des cigarettes pratiqués par tous les
États membres, afin de supprimer les trafics « transfrontaliers ».

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