Page 254 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Guerre au tabac
À défaut d’obtenir cette disposition, notre nation, en état de
légitime défense, afin d’arrêter l’hécatombe précitée (les 79.000
morts annuelles du tabac et ses estropiés, dix fois plus nombreux),
serait admise à restaurer l’étanchéité de ses frontières d’antan ; en
d’autres termes de dénoncer les accords de Schengen, sur la libre
circulation des personnes et des marchandises.
L’impossible réside d’abord dans ce que l’on ne veut pas faire ;
alors qu’au contraire, « là où il y a une volonté il y a un chemin »
(voire une avenue).
Outre la pédagogie évoquée plus haut, qui devrait porter d’abord
sur cette drogue, plusieurs dispositions nouvelles devraient
être prises. Quant à celles qui le sont déjà, elles devraient être
rigoureusement appliquées.
Une loi que l’on ne fait pas respecter est un apprentissage à n’en
pas respecter d’autres. Le législateur est rémunéré pour légiférer. Si
ses lois ne sont pas appliquées cela pose, de facto, la justification
même de son travail et partant de sa fonction, dont on mesure mieux
chaque jour, le caractère dispendieux. Le contribuable ne veut plus/
ne peut plus appointer ceux qui font semblant, pour faire croire.
L’instauration du paquet neutre de cigarettes n’est sans doute
pas la panacée, mais les fortes oppositions qu’elle a rencontrée
donnent à penser que ses opposants redoutent son efficacité ; cette
efficacité a été vérifiée en Australie. Le paquet neutre est sans effet
sur le tabagique invétéré ; on attend son efficacité sur les jeunes en
cours de recrutement par le tabac ; ces jeunes étant très sensibles
aux images, marques et signaux. Un bon point est à accorder à
l’ex- ministre de la Santé, M. Touraine (après qu’elle en ait
collectionné de très mauvais avec son « cannabis médicament »,
ses « salles de shoot » et son renoncement à l’augmentation du
prix du tabac qui était prévue en janvier 2015) qui a défendu
opiniâtrement cette idée. Des points négatifs et même un blâme
doivent être attribués aux sénateurs, qui ont rejeté ce paquet neutre,
pour faire la risette aux buralistes qui avaient manifesté devant
le Sénat ; blâme également au président des « Républicains »
M. Nicolas Sarkozy qui s’est lancé dans une diatribe tout à fait
déplacée contre ce « paquet neutre ». Un calcul sordide suggérait
peut-être à ces politiciens que ces 26.000 électeurs et leurs proches
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