Page 250 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Actions pédagogiques
L’intrusion dans l’école, le collège, le lycée, d’éléments
exogènes pour professer ces messages de prévention s’appliquerait à
ne pas être frustrante pour les enseignants patentés (mais souvent pas
tentés d’aborder ces sujets). S’ils désiraient assurer eux-mêmes ces
enseignements, ils pourraient le faire, après avoir été spécifiquement
formés par un module d’une quarantaine d’heure. Ce module
serait dispensé par l’université (en ses facultés de médecine ou de
pharmacie). À l’heure où l’on parle de primes au mérite, cette
formation des enseignants et leur investissement dans les actions de
prévention, devraient être pris en compte dans leur notation et leur
promotion, eu égard à leur volontariat. Je connais un certain nombre
de ces enseignants, dont quelques-uns sont concernés dans leur
propre famille par des problèmes voire des drames des toxicomanies,
qui seraient prêts à s’investir en cette matière. Il serait très contre-
productif qu’un enseignant, frustré par l’implication d’un intervenant
extérieur dispensant cette formation se réintroduise dans la partie,
sur le mode de la contestation des informations dispensées.
Sur un sujet de l’importance des toxicomanies, l’élève ne doit
pas se voir présenté un régime du type « auberge espagnole », dont
il ne retiendrait que ce qui l’arrange. Le message dispensé devra
être simple, cohérent, homogène, univoque, bâti sur des preuves :
sur l’épidémiologie (les chiffres) ; sur la clinique (la description
des troubles) ; la biologie (au travers de leur physiopathologie) ;
sur les conséquences économiques, sociales, sociétales. Ces
messages, délivrés avec tout le sérieux qui convient, pourront
ne pas exclure l’humour (je plaide là pour justifier un travers, un
attrait de ma pédagogie, peut-être destiné à faire oublier mon âge
et à mettre les rieurs de mon côté) qui sied, me semble-t-il, au
maintien de l’attention, qui est un moyen de savoir si elle reste
disponible et qui permet l’établissement d’une certaine complicité
avec l’auditoire (bref, échapper au style « papy grognon »).
Ces formations ne se feraient ni en concurrence, ni aux dépens
du bon travail effectué par la gendarmerie, dont l’intervention
resterait concentrée sur les produits, leur circulation, les
subterfuges et pièges tendus aux clients potentiels, les dangers
pour la circulation routière, la présentation de la loi et des peines
encourues par les contrevenants.
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