Page 247 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                         Actions pédagogiques



                   alors que le  recrutement  de ces élèves  policiers  s’effectuait
                   largement dans les quartiers dits « sensibles ». Ainsi se trouvaient
                   recrutés des consommateurs qui ne voulaient pas être dérangés
                   dans leurs déviances et ne voulaient manifestement pas réprimer
                   des comportements auxquels ils s’adonnaient eux-mêmes.
                      Pour recruter de jeunes policiers,  leur hiérarchie  devrait
                   s’appliquer à ne pas intégrer à l’institution des sujets dépendants
                   aux drogues. Elle vérifierait que les candidat(e)s au recrutement
                   sont capables de se présenter à une visite médicale (annoncée 15
                   jours au préalable), au cours de laquelle ils/elles devraient émettre
                   des urines dont on s’assurerait  qu’elle  sont exemptes de toute
                   drogue et de leurs métabolites.
                      Un médecin militaire de haut grade, lors de son audition devant
                   la commission « addiction » de l’Académie de médecine, a déclaré
                   que si le recrutement des engagés volontaires de l’armée française
                   ne passait pas outre à la présence de cannabinoïdes dans les urines
                   des candidats, le quota de recrues qui leur est alloué ne pourrait
                   être rempli.


                   Quand faudrait-il délivrer ces messages de
                   prévention ?


                      Les messages sur les drogues devraient être délivrés, non pas
                   en une seule fois, mais en plusieurs épisodes, répartis sur plusieurs
                   années du cursus, appliquant ainsi le principe des vaccinations de
                   rappel. C’est un travail de longue haleine ; c’est « à force de taper
                   sur un clou il finit par entrer ». Cette information doit débuter très
                   tôt. Peut-être dès la maternelle, comme cela se fait en Suède ;
                   en  tous cas  elle  devrait  débuter  sûrement  dès l’école  primaire.
                   L’Académie  nationale  de médecine  a exprimé  cette suggestion
                   dans un colloque, organisé en association avec le rectorat de Paris.
                   Les contributions à ce colloque ont été éditées en 2006, par les
                   éditions Lavoisier : « Désamorcer le cannabis dès l’école » (sous
                   la direction du Pr. Roger Nordmann).
                      Il est très important que l’information sur la drogue précède la
                   première rencontre avec elle, afin de dissuader de cette rencontre ;
                   plus tard c’est souvent trop tard.  Celui  qui est entré  dans la


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