Page 243 - Desastre Toxicomanie
P. 243

Le désastre des toxicomanies en France                         Actions pédagogiques



                   coûtent entre 40.000 et 135.000 euros par patient. On dénombre en
                   France 200.000 personnes chez lesquelles a été porté le diagnostic
                   d’hépatite C. Les crédits prévus par la loi de financement de la
                   Sécurité sociale pour la prise en charge des traitements de l’hépatite
                   C étaient fixés pour l’année 2015 à 700 millions d’euros.
                      Il faut ajouter à cela le coût du traitement du SIDA ; de l’ordre
                   de 1.000 à 1.500 euros par mois, au très long cours, puisque les
                   trithérapies ne détruisent pas le V.I.H., mais le tiennent seulement
                   en respect.
                      À ces dépenses  énormes,  il  faut  aussi ajouter  celles  des
                   structures d’accueil et de soins des toxicomanes, des traitements
                   de substitution aux opiacés et maintenant des « salles de shoot »…
                   « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France » (Charles de
                   Gaulle), oui mais c’est un « pays en état de faillite » (François
                   Fillion, en 2013).


                      La politique de réduction des risques, telle qu’elle a été conçue, a
                   donné aux toxicomanes, à un prix exorbitant, de fausses garanties.
                   Elle a constitué des appels d’air, en banalisant la drogue, en facili-
                   tant l’accès à certaines d’entre elles (méthadone, buprénorphine
                   à haut dosage). Elle a en partie transformé le chemin escarpé des
                   toxicomanies tel « un chemin montant, sablonneux, malaisé, et de
                   tous les côtés au soleil exposés » décrit par La Fontaine), en une
                   allée de gazon bordée de lauriers roses, attrayante pour ceux qui
                   hésitaient à l’emprunter.
                      Les pouvoirs publics, se limitant à ne considérer que les raisons
                   strictement économiques, doivent réduire l’accès aux drogues. Le
                   montant des taxes sur le tabac ne couvre que le tiers de la dépense
                   qu’il occasionne à la collectivité.
                      Le bilan désastreux du tabac et de l’alcool est lié à leur caractère
                   licite, qui a permis leur épandage sur de larges étendues de notre
                   société désarmée. La licéité que réclament certains pour d’autres
                   drogues, à commencer par le cannabis, conduirait à une explosion
                   de leur consommation, comme le laisse attendre le nombre déjà
                   très élevé de leurs consommateurs, encore contraints de braver
                   l’interdiction de leur commerce et de leur usage.


                                                 243
   238   239   240   241   242   243   244   245   246   247   248