Page 244 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                                 Actions pédagogiques



                 Enseigner les toxicomanies


                   Pour la formation intellectuelle de nos jeunes, il y a des matières
                 et des exercices plus importants que l’initiation au latin ou que
                 la lecture de « La princesse de Clèves » ; aussi respectables que
                 soient ces activités  intellectuelles.  L’éducation  aux méfaits  des
                 toxicomanies  est beaucoup plus importante  que la géologie du
                 crétacé supérieur (je pensais crétinacé supérieur), plus important
                 que  le  macramé,  plus  important  que  la  reproduction  du fucus
                 vésiculeux, que les anneaux d’Uranus, ou que l’apprentissage au
                 saut à la perche (arrêtons cette liste pour ne pas allonger celle de
                 nos objecteurs, ni cultiver « le plaisir aristocratique de déplaire »
                 Nietzsche). Bref, plus important que beaucoup d’autres choses, il
                 est majeur (car ce n’est pas fait, ou peu fait, ou mal fait) d’enseigner
                 les risques et méfaits des toxicomanies. Ce thème est un des parents
                 les plus pauvres de notre enseignement national. En dépit de la
                 montée du péril toxicomaniaque, la réponse éducative est d’une
                 modestie  affligeante.  Sous  prétexte  que  l’œuf  des  programmes
                 est plein, il n’y a plus de place pour en traiter. Les sciences de
                 la vie et de la terre (SVT) ont fait une toute petite place. Pour
                 s’excuser de cette modestie, d’aucuns disent leur crainte qu’en
                 traiter davantage pourrait exercer sur de jeunes esprits un effet de
                 fascination, à l’opposé du but recherché. C’est ignorer, d’une façon
                 surprenante, que nos adolescents parlent énormément entre eux
                 de ces sujets. Leurs conversations véhiculent souvent des dénis,
                 des rumeurs infondées et beaucoup d’idées fausses, conçues pour
                 arranger les jeunes consommateurs et en recruter de nouveaux ;
                 et on répugnerait à leur en parler ? On n’a pas ces réticences sur
                 « l’éducation sexuelle » (très importante, elle aussi, quand elle est
                 bien faite). Alors que certains voudraient introduire dans le cursus
                 des enseignements sur « la théorie du genre », quand il s’agit des
                 toxicomanies,  oh  combien  plus  importantes,  le  silence  prévaut.
                 Pour rendre ce projet inextricable,  on déclare  que l’Éducation
                 nationale ne dispose pas d’enseignants qui pourraient en traiter.
                 Certains répugnent à faire entrer des médecins dans les écoles,
                 collèges, lycées. Cela ne dépossèderait en rien les « profs » de leur
                 magistère. J’en ai pour preuve, ayant beaucoup donné et donnant


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