Page 258 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Guerre au tabac
L’usage des vapoteurs devrait être interdit là où la consom-
mation du tabac est interdite, afin de contribuer à en restreindre la
fréquence d’usage et d’exercer ainsi une pression supplémentaire
en direction de l’abstinence nicotinique (de récentes dispositions
vont dans ce sens).
La vente des vapoteurs et des recharges de nicotine devrait
continuer d’être interdite aux mineurs, afin d’éviter qu’ils ne
puissent entrer par cette porte dans l’addiction à la nicotine et
bientôt au tabac. Par contre, leurs parents, pour les aider à rompre
avec la cigarette, pourraient les acquérir en leur nom et en surveiller
l’usage.
On devrait interdire l’ajout de parfums (fraise, vanille,
havane...), visant à inciter de jeunes non-fumeurs, à se faire
recruter par le tabac, via le vapoteur.
Il convient également d’être attentif au détournement des
vapoteurs pour consommer le principe actif stupéfiant du cannabis,
le tétrahydrocannabinol (THC), en recourant à des recharges
d’huile de cannabis, ou d’autres cannabinoïdes de synthèse qui se
multiplient sur le marché.
La dispensation en pharmacie de ces vapoteurs n’est pas la
disposition retenue par une commission européenne. Cette vente est
donc livrée à des appétits commerciaux, dénués de préoccupations
sanitaires ; ce qui devrait être corrigé. En décembre 2013, le
ministère de la Santé envisageait de réserver la dispensation des
doses élevées de nicotine (20 mg) aux seules pharmacies. Le
conseil supérieur de la santé Belge a réuni à cette même période
un comité d’experts, pour effectuer une analyse critique de la
cigarette électronique. Ce comité a estimé que sa vente devrait
être réservée aux pharmacies et que son usage devrait être interdit
dans les lieux publics ; autre État (fut-il voisin), autres mœurs.
Dans le livre blanc « Smoking kills » (fumer tue), le
gouvernement britannique prévoyait, dès 1998, dans sa lutte contre
le tabagisme : d’augmenter les taxes sur le tabac ; de mettre en
place des campagnes médiatiques ; de créer un véritable réseau de
professionnels qui soient des interlocuteurs des personnes désirant
arrêter de fumer ; le soutien apporté par le dialogue constituant un
élément fort de l’aide au sevrage. L’intérêt de ces options apparaît
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