Page 261 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Guerre au tabac
« cigarettes de troupe » aux conscrits ! On expliquerait comment
doit s’y prendre une jeune fumeuse pour arrêter de fumer sans
présenter de prise de poids…
L’exemplarité des adultes est un élément majeur de l’éducation.
On insisterait auprès des parents sur leur responsabilité dans
l’intoxication tabagique de leurs enfants, quand ils fument à leur
vue et, pire, à leur nez. Les enseignants ne devraient pas fumer dans
l’espace éducatif (salle des « profs » y compris) ni à proximité de
l’établissement. Le tabagisme doit quitter l’espace de la normalité.
Le degré 0 de l’intelligence s’est à nouveau illustré, en mars
2016, par la proposition d’autoriser les potaches à fumer dans la cour
de leur lycée, afin de ne pas les exposer aux balles des terroristes,
quand ils s’attroupent pour fumer, aux intercours, devant leur
lycée. Ces penseurs géniaux du monde de l’éducation n’ont pas
calculé que le risque d’être atteint par la balle d’un très éventuel
terroriste était infiniment plus faible que celui qu’affrontent les
fumeurs en s’adonnant au tabac dès l’adolescence. Ils n’ont pas
imaginé que l’on pouvait tirer argument de cette situation nouvelle,
en interdisant, par précaution, ces sorties intercours. Le maintien
de l’élève pendant huit heures dans l’établissement, sans fumer,
constituerait pourtant un moyen efficace pour ralentir l’entrée
dans l’addiction à la nicotine et pour aider le sujet déjà dépendant
à s’en débarrasser.
Flottant sur ce lac de sottise, notons qu’une heureuse disposition
vient d’être prise, interdisant l’usage du tabac dans un véhicule
transportant des enfants en bas âge. C’était nécessaire car cette
précaution n’était manifestement pas évidente pour tous les
fumeurs.
Une grande ingéniosité doit être déployée afin de rompre avec
la banalité, la familiarité et les connivences avec le tabac.
S’agissant de l’aide matérielle à apporter aux fumeurs dans le
dessein de les purger de cette intoxication, la Haute Autorité de
Santé (HAS) avait recommandé, en 2005, une prise en charge à
100 % de l’essai d’un sevrage tabagique au moyen des patches,
gommes ou pastilles de nicotine. Il serait opportun d’adjoindre à
cette liste, sinon les vapoteurs, du moins leurs recharges de nicotine.
Le Québec et le Royaume-Uni ont, les premiers, développé le
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