Page 257 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Guerre au tabac
à proximité de son utilisateur (2.000 morts annuelles ont été
imputées au tabagisme passif).
Afin d’optimiser l’installation des vapoteurs parmi les autres
dispositifs d’aide à l’abstinence tabagique (Zyban , Champix ,
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nicotine en patches, gommes à mâcher, sprays…), ils devraient
être dispensés en pharmacie (comme les substituts nicotiniques),
sans qu’il soit besoin d’une ordonnance médicale. « Dispensés »
et non pas simplement vendus, car cette dispensation pourrait
être l’occasion d’un conseil, exprimé par un(e) pharmacien(ne).
Il/elle s’appliquerait à convenir d’un protocole de diminution
des doses, après avoir évalué le niveau de dépendance (grâce au
questionnement rapide que permet le test de Fagerström). Au cours
de cet entretien, le pharmacien s’enquerrait des retentissements
somatiques/physiques du tabagisme, dont la révélation de certains
troubles inciterait le pharmacien à conseiller, d’une façon persuasive,
une consultation médicale. Souvent, en effet, un fumeur commence
à se préoccuper de sa consommation de tabac quand certains signes,
encore discrets, l’interpellent confusément. Dans de telles conditions
de dispensation, devrait-être envisagé un remboursement par la
Sécurité sociale d’une partie de la dépense engagée par le fumeur,
ainsi que le versement d’honoraires pharmaceutiques.
Il serait malencontreux que le vapoteur soit vendu par les
buralistes. Plus de 60 % d’entre eux ne respectant pas l’interdiction
de la vente de tabac aux mineurs, pourquoi s’en abstiendraient-ils
pour ces vapoteurs ? De plus, chaque fois que le fumeur pousserait
la porte de la civette, il serait confronté au choix difficile entre
cigarettes ou vapoteur. Ajoutons encore que les buralistes n’ont
pas de raison objective d’aider à l’arrêt de la consommation de
nicotine. Ce qui serait une victoire pour le pharmacien, serait une
balle dans le pied que se tireraient les buralistes. Leur confier cette
vente reviendrait à confier la tentative de résolution de l’addiction
au tabac à ceux qui l’ont fait naître et qui l’entretiennent.
On peut s’inquiéter que la firme « Imperial Tobacco » ait acquis
(pour 75 millions d’euros) l’ensemble des brevets déposés par
Hon Lik. Cette firme dispose du pouvoir de faire disparaître la
cigarette électronique ou, plus subtilement, de la mettre au service
du recrutement de nouveaux fumeurs.
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