Page 236 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                                                 Actions pédagogiques



                 est, autant que la femme (sa mère), l’avenir de l’Homme. Il justifie
                 d’une  attention extrême.  Sa protection  constitue  un impératif
                 catégorique  du genre humain. En l’occurrence  il serait bien
                 avisé de s’inspirer de l’animal, communément tout dévoué à sa
                 progéniture. L’hominisation qui a longtemps conservé l’esprit de
                 la loi naturelle, s’égare résolument à s’en affranchir.
                   Ne hissons plus au pinacle ceux qui pourrissent notre société.
                 J’ai encore présente à l’esprit une interview télévisée de Serge
                 Gainsbourg, verre d’alcool à la main, cigarette aux lèvres, faisant
                 l’apologie  des drogues, qui d’ailleurs l’emportèrent peu après.
                 Révélons,  en  insistant,  la  responsabilité  des drogues,  licites  ou
                 non, dans le décès de telle  ou telle personnalité  du monde de
                 l’art  ou du spectacle  ayant  mis en scène ses dépendances ; ne
                 nous limitons plus, dans ces conditions, à évoquer une « longue
                 maladie ». Quand ces « personnalités » sont alitées par les excès
                 dont elles se sont vantées, on est autorisé à rappeler leurs excès.
                 C’est un élément de pédagogie nécessaire, même si le spectre de
                 la mort n’apparaît aux sujets jeunes que comme une très lointaine
                 éventualité, qu’ils la refoulent, comme s’y applique d’ailleurs la
                 société. Nos cimetières ne sont plus au cœur des villages, autour
                 de l’église ; ils sont désormais rejetés et cachés à leur périphérie.
                 On n’y conduit  plus en procession ceux  qui vont y résider. Si
                 « la mort ne surprend pas le sage », l’Homme (modèle 2018)
                 l’évacue de ses pensées, n’en supportant pas l’idée. La survenue
                 lui en est masquée, par des tombereaux d’anxiolytiques et par une
                 surévaluation  des capacités de  la  médecine.  Dans ce  contexte,
                 jouer de cette crainte a beaucoup perdu de son efficacité. Si la
                 drogue  peut  être  un  emplâtre  sur  un  fond  dépressif,  si  elle  est
                 utilisée comme une forme de suicide au long cours, jouer sur cette
                 peur tombe en porte-à-faux. La foi religieuse perd beaucoup de ses
                 adeptes ; hormis dans certains milieux, il n’est plus guère efficace
                 d’y faire  appel.  Notons d’ailleurs  que  le  vin,  dans la  religion
                 chrétienne, loin d’être diabolisé est, à certains égards, sanctifié.


                   Il  existe  chez  certains  adolescents  des  tentations  de  défis
                 ordaliques, dont la drogue peut être l’outil  (overdose, binge
                 drinking et ses variantes...). Il y a ceux qui, comme Auguste, dans


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