Page 334 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France                                                                   Identifier les facteurs favorisant l'entrée dans les addictions



                 médicale, systématiquement conclue par une prescription médi-
                 camenteuse, accrédite l’idée que démuni face à leurs maux, elle doit
                 nécessairement recourir à un médicament. Même les médicaments
                 homéopathiques, qui ne sont que placebos, n’ont pas l’innocuité
                 qui  paraît,  en ce  qu’ils  accréditent  l’idée  que  le  soulagement
                 éprouvé n’est pas une victoire du patient sur son trouble, mais
                 celle d’un médicament. Ainsi, tout mal-être échappe à la maîtrise
                 de sa victime, seul un médicament, dont un psychotrope, fut-il
                 toxicomanogène,  pourra  le  vaincre.  Ceux  qui  se  flattent  ou  se
                 vantent de n’avoir jamais eu recours à un médicament, ne sont pas
                 pour autant indemnes de tout trouble, mais leur automédication est
                 faite d’efforts sur eux-mêmes. Disant cela, j’entends le chœur des
                 souffreteux, cacochymes et autres valétudinaires, m’objecter un
                 très réprobateur « on voudrait t’y voir ». Je leur réponds que malgré
                 un sommeil léger, entrecoupé de longues périodes d’insomnies, je
                 me suis fait une règle de ne jamais prendre un hypnotique et que
                 je n’y ai jamais dérogé. Un livre récent s’intitule « Votre meilleur
                 médicament c’est vous » ; ce titre résume l’idée que je viens de
                 développer. Constat du pithiatisme et éloge de la persuasion, que
                 la brièveté de la consultation médicale ne permet pas de mettre en
                 œuvre.


                 Les pièges


                   Les CRIT ; les « bizutages » (qui dans leur forme rénovée
                 s’appellent « stage d’intégration » pour contourner les interdits
                 nouveaux) ; les « rallyes » ; les « boums » ; les « rave parties »,
                 les soirées en night-clubs, ont accrédité  le stéréotype qu’il n’y
                 a pas de soirées réussies, ni de plaisir sans drogues : alcool,
                 cannabis,  ecstasy, cathinone,  morphiniques...  et  ce  concept
                 réducteur fonctionne très bien ; du moins pour les vendeurs de ces
                 drogues, car c’est bien moins évident pour leurs consommateurs ;
                 qui deviendront dépendants et élargiront le cercle des « shootés »,
                 des « camés » et bientôt des « paumés ».
                   Les comportements grégaires, les modes, le sentiment
                 d’appartenance à une meute, à une génération, à un clan, à une
                 cellule, à un parti, à un syndicat, à une corporation, à une équipe,


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