Page 335 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Identifier les facteurs favorisant l'entrée dans les addictions
en se généralisant, gomment les charmes de la biodiversité,
au plus haut niveau dans l’espèce humaine, où aucun être ne
ressemble jamais à un autre, à l’exception (et encore) des jumeaux
homozygotes. Faisons l’éloge de l’altérité, de l’individualité,
de l’originalité. Expliquons à nos jeunes que l’adolescence est
un état précaire qui ne préjuge rien de bon si on ne l’inscrit pas
dans un projet, dans une perspective, dans une ambition. La
consommation de drogues devient un phénomène générationnel.
Réfutons l’idée qu’il ne peut y avoir de fête sans alcoolisation.
Mettons en garde contre les conséquences parfois gravissime des
alcoolisations aiguës/bitures express, qui recrutent de nombreux
comas alcooliques, avec leurs risques intrinsèques. Quand ces
comas sont « rattrapés » par des doses élevées de caféine, ils font
exploser des comportements dangereux, souvent auto- ou hétéro
agressifs. Le leitmotiv de certains cannabinophiles s’exprime :
« vous les vieux, vous avez votre pinard, alors, pour nous les jeunes
c’est le cannabis ». On constate, en l’occurrence, que ce n’est pas
poire ou fromage, mais poires, pommes, bananes et fromages
(au pluriel)… Car, en effet, dans les soirées festives l’alcool
coule à flots sous la fumée du cannabis, dans une association
particulièrement délétère, en association, de surcroît, avec maintes
autres drogues (polytoxicomanies).
Expliquons aussi que l’on ne se grandit pas en abaissant ses
contemporains : être grand parmi les nains c’est rester petit.
Une saine compétition ne peut consister à infliger le handicap
des drogues à ceux qui, sans elles, vous doubleraient. J’avais
exprimé ma surprise de voir reçu en rang honorable un étudiant
du concours de la Première Année du Cycle des Études de Santé
(PACES), connu par ses copains comme un fumeur invétéré de
cannabis. À ma demande ils finirent par le convaincre de venir
s’entretenir avec moi. Lors de notre entretien, je lui disais, en
souriant, que correspondant local du « livre Guinness des records »
je souhaitais, avant de l’inscrire, disposer de davantage de
précisions sur l’importance de sa consommation. L’histoire qu’il
me narra alors n’avait pas grand-chose à voir avec ce qui était
colporté. Il était vrai qu’en classe de seconde sa consommation
de cannabis était telle que ce bon élève avait dû la redoubler.
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