Page 330 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Identifier les facteurs favorisant l'entrée dans les addictions
La rencontre avec la drogue
Les circonstances de la rencontre du sujet avec la drogue
sont diverses. S’agissant par exemple des morphiniques, leurs
conséquences diffèrent selon que l’initiation s’effectue au cours
d’un séjour à l’hôpital/en clinique, ou lors d’une « rave party » (à
traduire moment de délire). À l’hôpital, c’est le médicament utilisé
pour traiter une douleur intense, sur le fond de l’inquiétude que peut
susciter l’état de santé et les craintes de son évolution péjorative ;
« l’effet blouse blanche », les vapeurs de l’éther et d’autres
odeurs peu plaisantes, sous le regard compatissant ou glacial des
personnels qui dispensent les soins. Dans les soirées « chébran » et
autres « rave parties », c’est sur le fond d’une alcoolisation, d’une
musique rythmée et violente, à crever les tympans et épiler les
cellules ciliées de la cochlée, paralysant la réflexion, faisant vibrer
la poitrine, avec rires bêtes et déhanchements… Dans l’hypothèse
d’une prescription hospitalière, une dépendance peut s’installer,
mais souvent au long cours ; ce risque, non négligeable, justifie
de réserver ces médicaments aux situations qui le requièrent,
après avoir constaté l’échec de médicaments moins puissants.
Dans l’hypothèse des « teufs » (fêtes en verlan), c’est sur un
mode Pavlovien que l’addiction s’installe rapidement, par le jeu
d’une association de la drogue et du « plaisir », de la fête, de la
convivialité, « on s’éclate »…
- Le médecin, se fait d’autant mieux apprécier de son patient
qu’il apaise plus vite et mieux ses maux. Il peut être tenté de recourir
d’emblée à des médicaments d’une grande puissance d’effet,
qui comportent un risque important d’addiction (analgésique
morphinique, anxiolytique benzodiazépinique, antidépresseur
inhibiteur de la recapture de sérotonine, psychoanaleptique
amphétaminique, hypnotique benzodiazépinique ou apparenté).
Plusieurs médias, lors de l’apparition sur le marché d’analgésiques
morphiniques, ont fait grief aux médecins français d’être parmi
les plus pusillanimes au monde (pas moins) dans leur prescription
d’analgésiques morphiniques, allant même jusqu’à les accuser
d’être insensibles à la douleur de leurs patients. Ces accusateurs se
gardaient bien de mettre leurs critiques en relation avec l’appétence
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