Page 326 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Identifier les facteurs favorisant l'entrée dans les addictions
le tabac. L’exemple offert par des êtres chers ou emblématiques
incite au mimétisme ; parents, amis, enseignants, devraient s’en
souvenir quand ils allument une cigarette. Les acteurs sponsorisés
par le lobby du tabac en ont beaucoup joué, comme puissants
incitateurs. Les grands frères et grandes sœurs exercent aussi un
puissant rôle incitateur sur les petits ; il faut les en convaincre pour
les responsabiliser.
L’effet d’une saine éducation familiale se trouve bien vite dilué
dans le climat des amitiés établies à l’école, au collège, au lycée
et au-delà. Il l’est aussi dans le climat que fait régner la société
par ses médias, infiltrés à un très haut degré par des idéologies
libertaires et des consommateurs de drogues. Ces médias font
ouvertement ou sournoisement la publicité des drogues licites ; ils
tendent leur sébile au lobby de l’alcool et à l’industrie du tabac.
Le bonheur se vit facilement solitaire, sans prosélytisme,
égoïstement ; par contre, ceux qui ont été piégés par une addiction
dont ils ne peuvent se défaire, n’ont de cesse d’être rejoints
(si l’on peut dire) ; n’ont de cesse d’offrir des cigarettes ou de
« payer la tournée » ; de rassembler les victimes, les « copains de
boisson », selon la règle du « qui se ressemble se rassemble » ;
ils développent un argot commun, échangent des « tuyaux »,
exercent des pressions communes. S’agissant des drogues
illicites, l’apprentissage s’est souvent effectué gratuitement, par
le don d’échantillons d’initiation… L’addiction étant installée le
consommateur doit passer à la caisse ; sa consommation s’accroît
en même temps que la note qu’il doit acquitter, tandis que son état
psychique le rend de moins en moins apte à couvrir la dépense, à
moins de recourir à divers expédients.
Le regard que porte autrui sur le consommateur est un élément
important de ce que ce consommateur en ressent. La banalisation
des drogues, leur licité, leur acceptation sociale, les complicités
multiples qui facilitent leur consommation, la « compréhension »,
la bienveillance, le laxisme ambiant, sont autant d’incitations à les
consommer. C’est le « monde à l’envers », puisqu’on est arrivé au
point où celui/celle qui n’a jamais consommé telle ou telle drogue
devient l’objet de railleries ; ce qui devrait être fierté devient
opprobre ; le courage ou la volonté sont tournés en ridicule. Notre
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