Page 325 - Desastre Toxicomanie
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Le désastre des toxicomanies en France Identifier les facteurs favorisant l'entrée dans les addictions
énormes ressources pédagogiques dont dispose notre État ; or il
n’en est rien. Notre TV est non seulement acculturante, mais même
abêtissante. Il serait trop long d’énumérer les émissions débiles
et débilitantes. L’État, sans dépenses supplémentaires notables,
pourrait alimenter de façon permanente une et même deux chaînes
TV et de stations radio, au service de la culture, de l’esprit. Par
l’impôt, la Nation consent d’énormes moyens au financement
de multiples institutions. Elles devraient être utilisées au service
de l’éducation populaire : les acteurs du monde éducatif (de
l’instituteur au professeur d’université) ; les musées nationaux ; les
orchestres nationaux ; la cinémathèque ; les Académies nationales ;
l’Agence France Presse ; les médecins hospitalo-universitaires ;
les grands organismes de recherche (INSERM, CNRS, INRA,
IFREMER…) ; l’État sponsorise des films ; il est très présent
dans les sports, il est partie prenante de maints instituts, conseils,
ordres… Toutes ces institutions devraient, en retour, avoir inscrit
dans leur cahier des charges la mission d’élaborer des émissions
radio, TV, au service de l’élévation culturelle de nos concitoyens.
Il faut développer et privilégier ce « qui fait sens », qui renforce
l’estime de soi, qui donne à chacun la sensation d’être utile ; inciter
à être producteur de biens, d’idées, d’œuvres artistiques (vouées à
une durée au-delà de nos propres vies). Relativiser l’éphémère, les
réalisations sans lendemain, les châteaux de sable. Les rythmes que
nous subissons en permanence installent un besoin d’agitation ;
quand ils cessent le vide ressenti incite à solliciter une drogue pour
le combler.
L’éducation est un élément important de la prévention des
addictions. Cela commence par l’exemple. Fumer dans la pièce
où résident ses enfants, ou dans une automobile dans laquelle on
les transporte, est une incitation forte à en faire des fumeurs. Si
la toute première cigarette peut faire vomir, cette situation est
devenue rare, car le tabagisme passif, au long cours, a depuis
longtemps mimé l’effet des premières cigarettes, de telle façon
que la « première » cigarette est en fait la nième. Toutes ces
inhalations préalables de nicotine ont non seulement désensibilisé
aux effets émétisants et aux effets stimulants du péristaltisme
intestinal, mais ont aussi installé un certain degré d’appétence pour
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