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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS

des alvéoles pulmonaires. On pourrait penser qu'un tel volume
de fumées déclenche un réflexe de toux ; il n'en est rien, car les
substances irritantes de la fumée, qui auraient dû le provoquer, sont
hydrosolubles, et ainsi sont restées dans l'eau. Mais alors le THC
est-il aussi éliminé ? Non pas du tout ! Son insolubilité dans l'eau
(froide de surcroît) lui permet d'y barboter sans être retenu.
Après cette inspiration forcée/cette inhalation maximale, le fumeur
se met en apnée inspiratoire. Il arrête de respirer pendant une
minute, voire deux (« le grand bleu »)… Cette apnée en inspiration
maximale, laisse au THC le temps nécessaire pour diffuser de
l'espace alvéolaire, dans le torrent circulatoire, au travers de la
membrane alvéolo-capillaire. Cette membrane, étirée à l'extrême
par l'inspiration forcée, a alors une épaisseur réduite au minimum.
C'est un véritable tsunami de THC qui se déverse dans le sang ; le
courant sanguin l'emportera vers le cerveau.
Si le cerveau (environ 1,5 kg) ne représente qu'un quarantième du
poids du corps, il est 10 fois plus perfusé qu'il ne devrait l'être sur
la base de son poids (les tissus n'étant pas équitablement perfusés).
Au lieu de recevoir un quarantième du débit cardiaque, il bénéficie,
à chacune de ses contractions (systoles) d'un quart de ce débit. Le
cerveau est ainsi le grand privilégié de l'hémodynamique. C'est
donc avec un bel enthousiasme que le cœur envoie au cerveau ce
sang chargé de THC.
La barrière hémato-encéphalique, qui trie dans le sang entre les
substances qui seront autorisées ou non à accéder au cerveau, est
totalement perméable au THC. Au tsunami sanguin de THC fait
donc suite un tsunami cérébral de cette drogue.
Ces pipes à eau sont en vente libre ; elles sont parfois exposées dans
la devanture de magasins ; pour 20 euros elles sont vendues, sans
vergogne, à des « ados » encore inhabiles à rouler des joints. Elles
sont également en vente sur le Net et livrées à domicile par la poste.

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