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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS



               déhydroépiandrostérone (DHEA), de la progestérone, du cortisol,
               de l'aldostérone… Il a été observé expérimentalement, chez le Rat
               (P.V. Piazza et G. Marsicano), qu'une administration de THC est
               suivi d'un accroissement du taux de la prégnénolone cérébrale de
               l'ordre de 2.000 % ; tout se passe comme si le cerveau recourait à ce
               neurostéroïde pour se protéger des effets du THC. L'administration
               à l'animal de très hautes doses de prégnénolone réduit les effets
               sédatifs, perturbateurs de la cognition, libérateurs de dopamine,
               suscités par le THC ; elle réduit aussi l'auto-administration de THC.
               Cette prégnénolone, en raison de la brièveté de sa demi-vie et de
               son passage difficile de la barrière hémato-encéphalique*, ne peut
               être utilisée pour pallier les effets du THC. Elle inspire néanmoins la
               recherche d'analogues plus actifs. Une première molécule candidate
               (AEF 117) fait l'objet d'études en clinique humaine. Si cette stratégie
               aboutissait, on disposerait enfin d'un médicament pour traiter
               l'addiction au cannabis, contre laquelle nous sommes démunis.
               Actuellement, dans l'incapacité où l'on est de guérir, tout doit être
               fait pour prévenir !


               Psychose cannabique aigüe
               Le cannabis, par son THC, développe d'importants effets psycho-
               tomimétiques, dont certaines manifestations s'apparentent à celles
               de la schizophrénie.
               - Modifications de l'humeur : joie indéfinissable ; fous rires
                 incoercibles et immotivés ; avec, cependant parfois la survenue
                 d'un état de malaise anxieux comportant des idées dépressives.
               - Stimulation psychique associée à l'impression de facilité cogni-
                 tive : discours diffluent ; passages du « coq à l'âne » ; intrusion
                 d'idées inappropriées ; ralentissement du débit verbal.
               - Désorientation spatio-temporelle ; perte de la notion du temps
                 et de l'espace ; sentiment de planer ; ou parfois, au contraire,
                 sentiment de lourdeur physique : état de torpeur.


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