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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
à plusieurs reprises) d'anomalies du comportement chez des
consommateurs réguliers de cannabis qui, ayant cessé d'utiliser cette
drogue depuis un certain temps, se sont rendus responsables d'actes
répréhensibles, à l'origine d'une expertise médico-légale qui a trouvé
alors des concentrations de THC dans le sang compatibles avec une
consommation récente de la drogue, alors qu'une anamnèse soigneuse
permettait de l'exclure. Tout se passe comme si, sous des influences
mal cernées, survenait un relargage soudain du THC stocké dans
les tissus riches en lipides, conduisant à une intensification brutale
de la stimulation des récepteurs CB1 ; déterminant des anomalies
du comportement (avec l'émergence de délires chez les uns, d'actes
auto- ou hétéro-agressifs chez d'autres ou encore l'apparition
d'hallucinations. Ces troubles peuvent être dangereux au volant, dans
certaines activités professionnelles ou dans certains sports (alpinisme,
voltige…). De façon plus fréquente, les patients ayant cessé leur
consommation depuis quelques temps relatent qu'ils ont été comme
« plaqués au sol » (« stoned », telle une grosse pierre sur le sol). Ce
phénomène demande à être mieux analysé.
Récepteurs CB1
Cible biologique du THC, qui vient mimer à leur niveau les effets
des endocannabinoides*. Ce sont des récepteurs associés aux
membranes de différentes cellules (en particulier des neurones) ;
ils existent aussi sur les mitochondries*. Ils sont essentiellement
présents dans le cerveau, d'une façon ubiquiste (dans la plupart
des structures cérébrales), même si certaines d'entre elles en
comportent beaucoup plus que d'autres (striatum, cervelet,
hippocampe…). Ce sont des récepteurs dont la chaîne protéique
forme successivement 7 hélices dans l'épaisseur de la membrane
cellulaire (heptahélicoïdaux). À leur stimulation est associée, à la
face interne de la membrane, des modifications d'une protéine G
(famille des récepteurs couplés aux protéines G, en abrégé RCPG,
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