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PSYCHOSE CANNABIQUE AIGÜE
- Intensification des perceptions visuelles, tactiles, auditives.
- Troubles de la mémoire à court terme et incapacité d'accomplir
des tâches simultanées.
- Perturbations de l'équilibre, de la coordination motrice ; allon-
gement du temps de réaction.
- Apparition possible de troubles sensoriels ; d'une dépersonnalisa-
tion et d'une déréalisation, à l'instar d'une authentique psychose, de
présentation variable : délirante, ou hallucinatoire, ou maniaque,
ou dissociative.
- Dépersonnalisation qui peut déclencher une attaque de panique
(« bad trip* »).
Cette expérience malheureuse est souvent liée à un état anxieux du
sujet lors de la consommation, liée autant au contexte qu'à la quantité
de THC. Elle peut évoluer sur des périodes prolongées de plusieurs
mois à un an. À cette dépersonnalisation s'associent des sentiments
d'étrangeté, une humeur dépressive et des perturbations cognitives. Ce
trouble peut parfois évoquer une décompensation schizophrénique.
La distinction se fonde sur l'absence d'éléments paranoïdes, délirants,
hallucinatoires ou dissociatifs. Ces manifestations peuvent survenir
dans les trois mois suivant la prise de cannabis.
Des signes psychotiques transitoires s'observent chez près d'un
fumeur de cannabis sur sept. Ils durent de quelques jours à quelques
mois. Chez les consommateurs réguliers, ils peuvent survenir
brutalement, déclenchés par un facteur psychologique, en l'absence
de troubles antérieurs manifestes. Les symptômes les plus spécifiques
sont des hallucinations visuelles, des troubles confusionnels, de
l'agressivité. Ces manifestations cèdent rapidement à un traitement
antipsychotique.
L'étude de l'évolution à trois ans de 530 patients ayant présenté un
épisode psychotique sous cannabis, a montré que 45 % d'entre eux
sont devenus schizophrènes et 9 % ont présenté d'autres types de
psychose (Arrendt et coll. , Br. J. Psychiatry 2005 ; 187 : 510-5).
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