Page 135 - BAT_Dico_Cannabis
P. 135

PSYCHOSE CANNABIQUE AIGÜE



                 - Intensification des perceptions visuelles, tactiles, auditives.
                 - Troubles de la mémoire à court terme et incapacité d'accomplir
                  des tâches simultanées.
                 - Perturbations de l'équilibre, de la coordination motrice ; allon-
                  gement du temps de réaction.
                 - Apparition possible de troubles sensoriels ; d'une dépersonnalisa-
                  tion et d'une déréalisation, à l'instar d'une authentique psychose, de
                  présentation variable : délirante, ou hallucinatoire, ou maniaque,
                  ou dissociative.
                 - Dépersonnalisation qui peut déclencher une attaque de panique
                  (« bad trip* »).

                 Cette expérience malheureuse est souvent liée à un état anxieux du
                 sujet lors de la consommation, liée autant au contexte qu'à la quantité
                 de THC. Elle peut évoluer sur des périodes prolongées de plusieurs
                 mois à un an. À cette dépersonnalisation s'associent des sentiments
                 d'étrangeté, une humeur dépressive et des perturbations cognitives. Ce
                 trouble peut parfois évoquer une décompensation schizophrénique.
                 La distinction se fonde sur l'absence d'éléments paranoïdes, délirants,
                 hallucinatoires ou dissociatifs. Ces manifestations peuvent survenir
                 dans les trois mois suivant la prise de cannabis.
                 Des signes psychotiques transitoires s'observent chez près d'un
                 fumeur de cannabis sur sept. Ils durent de quelques jours à quelques
                 mois. Chez les consommateurs réguliers, ils peuvent survenir
                 brutalement, déclenchés par un facteur psychologique, en l'absence
                 de troubles antérieurs manifestes. Les symptômes les plus spécifiques
                 sont des hallucinations visuelles, des troubles confusionnels, de
                 l'agressivité. Ces manifestations cèdent rapidement à un traitement
                 antipsychotique.
                 L'étude de l'évolution à trois ans de 530 patients ayant présenté un
                 épisode psychotique sous cannabis, a montré que 45 % d'entre eux
                 sont devenus schizophrènes et 9 % ont présenté d'autres types de
                 psychose (Arrendt et coll. , Br. J. Psychiatry 2005 ; 187 : 510-5).


                                                                             135
   130   131   132   133   134   135   136   137   138   139   140