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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS



               tous les récepteurs cellulaires du médiateur ne sont pas occupés par
               leur ligand endogène (médiateur) ou par un ligand exogène qui en
               mime l'effet.
               Cette situation s'observe par exemple sur les terminaisons des
               neurones  cholinergiques  qui  projettent  sur  l'hippocampe*.
               L'inhibition de la libération d'acétylcholine suscitée par le THC est
               obtenue pour l'occupation d'une faible proportion de ces récepteurs
               (par exemple 5 % seulement de ces récepteurs) ; ce qui survient
               pour de très faibles concentrations de THC ; de l'ordre de celles qui
               résultent du relargage au très long cours du THC, à partir de son
               stockage dans les lipides du cerveau.
               Ces  récepteurs  ne  sont  pas  concernés  par  les  phénomènes  de
               désensibilisation, du fait de leur très grand excès. Ils rendent compte
               des effets très rémanents du THC dans l'organisme.


               Récepteurs vanilloïdes = VR1 = TRPV1
               Les récepteurs vanilloïdes sont des récepteurs-canaux cationiques.
               Leur stimulation laisse entrer dans les neurones les ions calcium
               (Ca ) et sodium (Na ), induisant ainsi une dépolarisation. On les
                  ++
                                    +
               trouve à la surface des nerfs sensitifs (au niveau de la peau et des
               muqueuses) ainsi que dans certaines régions du système nerveux
               central et de la moelle épinière. Ils sont activés par des stimuli
               mécaniques,  thermiques  (chaud  et  froid),  par  l'acidité  et  par  la
               capsaïcine du piment rouge. Cette capsaïcine exerce une action
               diphasique caractérisée par une douleur au premier contact puis,
               le contact se prolongeant, elle désensibilise les récepteurs VR1,
               induisant alors une analgésie. Ce récepteur joue un rôle majeur
               dans la douleur neuropathique. Si la capsaïcine en est un agoniste
               de référence, la NADA* (N arachidonoyl dopamine*), agoniste des
               récepteurs CB1*, en est un autre. C'est par son entremise qu'elle
               dilate certains vaisseaux mésentériques.


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