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ANOSOGNOSIE
En l'occurrence le THC* n'a pas la subtilité de l'anandamide, car
il agit partout à la fois, intensément, durablement. L'anandamide
n'est libéré qu'en fonction de sollicitations locales. Il stimule
brièvement les récepteurs CB1* et CB2*, car sa disparition rapide est
due à une capture active par les membranes cellulaires (par le jeu de
transporteurs) et à une dégradation par l'hydrolyse opérée par une
enzyme : la fatty acid amide hydrolase* (FAAH) (hydrolase d'amides
d'acide gras).
Formule chimique de l'anandamide.
Anosognosie
Incapacité d'un individu de percevoir ou de prendre conscience des
troubles liés à sa maladie. Dans la schizophrénie, par exemple, le
patient adhère à son délire, à ses hallucinations, sans les critiquer,
sans émettre de doutes sur ce qu'il perçoit. Chez un toxicomane,
l'anosognosie correspond à son incapacité de réaliser les troubles et
les conséquences néfastes de sa consommation de drogue(s). Il y a des
consommateurs de cannabis qui en arrivent même à considérer que
sans lui, ils ne pourraient ni dormir, ni aller au lycée, ni apprendre,
ni même vivre. Les méfaits de la drogue ont été transformés en
bienfaits, qui justifient la poursuite de sa consommation. Dans une
démarche thérapeutique, à l'instar de « l'insight », sorte de prise de
conscience, il est important d'agir sur cette inversion du jugement,
de faire découvrir les méfaits que la drogue inflige, de démonter le
syllogisme : « Il n'y a pas de mal à se faire du bien ».
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