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DICTIONNAIRE CRITIQUE DU CANNABIS
Analgésie
La diminution, voire même la suppression des sensations dou-
loureuses, peut être obtenue de différentes façons en interférant
avec les nombreux médiateurs qui interviennent tout au long des
voies qui véhiculent les messages douloureux. Les récepteurs CB1*
et CB2* semblent impliqués en partie dans les effets analgésiques
de la morphine, alors qu'en sens inverse, l'analgésie produite par le
THC* ne semble pas requérir l'intervention des récepteurs opioïdes.
Les effets du THC* et d'autres agonistes directs des récepteurs CB1
et CB2 sur les douleurs aiguës se sont avérés modestes (Stevens A.J.
et coll. Acta anaesthesiol. Scand. 2017, 61, 268-80) ; ils ne dépassent
pas ceux de l'aspirine ou du paracétamol. Ses effets semblent plus
manifestes sur les douleurs chroniques.
Anandamide
Cette substance endogène (i.e. présente naturellement dans
l'organisme) est issue de l'association de l'éthanolamine et de l'acide
arachidonique (constituant de l'huile d'arachide, et constituant
abondant de la membrane de nos cellules). Cet anandamide, libéré
des membranes cellulaires dans différentes circonstances, peut se
fixer alors à des récepteurs qui sont les mêmes que ceux auxquels se
fixe le THC du cannabis (les récepteurs CB1* et CB2*).
L'anandamide a été découvert en 1992 par R. Mechoulam, chercheur
israélien, qui avait caractérisé, plus de 10 ans auparavant, que le THC
était le principe actif majeur du cannabis. Le nom qu'il lui a donné
se référait au sanscrit « ananda », qui signifie félicité, béatitude.
L'anandamide a été le premier représentant connu de la famille
des endocannabinoïdes*. La caractérisation d'une demi-douzaine
d'autres substances endogènes partageant la même fonction est
ensuite survenue. Ces substances sont les ligands (molécules qui se
lient) endogènes des récepteurs cannabinoïdes des types 1 et 2 (CB1 et
CB2), auxquels se lie le tétrahydrocannabinol* (THC*) du cannabis.
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