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AGRESSIVITÉ



                 mide*) se trouve accrue à proximité de ces récepteurs, ce qui accroît
                 la probabilité de leur stimulation. On attend de ces substances qu'elles
                 intensifient les transmissions endocannabinergiques, seulement là où
                 elles sont instantanément sollicitées et non, comme avec le THC, par-
                 tout à la fois, intensément et durablement. On en attend par exemple
                 l'intensification d'un tonus anxiolytique, ou encore antidépresseur,
                 qu'assurent les endocannabinoïdes*. C'est en testant une substance
                 de ce type, chez des volontaires sains, que sont survenus, à Rennes, en
                 2015, des accidents toxiques (société Biotrial). Cette toxicité n'étant
                 pas inéluctablement liée à ce mécanisme d'action, cet épisode mal-
                 heureux ne peut, a priori, invalider une telle approche.


                 Agressivité
                 Besoin de s'attaquer à autrui pour lui nuire, pour le faire souffrir,
                 le blesser psychologiquement ou physiquement, voire le tuer ;
                 mais c'est aussi parfois le fait de s'en prendre à soi-même (auto-
                 agressivité). Ce comportement souvent latent et réprimé, peut être
                 révélé par un passage à l'acte sous l'influence de la désinhibition
                 induite par certains agents psychotropes. Ceci peut survenir sous
                 l'empire d'une benzodiazépine anxiolytique, de l'alcool ou du
                 cannabis (par son THC*). C'est par ce mécanisme que des tentatives
                 de crimes, voire des crimes, sont imputables à la consommation de
                 cannabis (d'autres sont liés à des troubles délirants).

                 Air expiré, ou plutôt toussé

                 La toux, que l'on peut provoquer, permet de recueillir sur un filtre
                 les particules expirées. Ces « gouttelettes de Pflügge » entraînent
                 des cellules et des mucosités qui, si elles ont été antérieurement au
                 contact de la fumée d'un joint* ou d'un pétard*, permettront, avec
                 des techniques analytiques très sensibles, de détecter la présence de
                 THC* et de faire ainsi la preuve de sa consommation récente. (Kintz
                 et coll. Forensic Toxicol. 2016 DOI 10 1007/s 11419-016-0333-x).


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