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AMNÉSIE

Amnésie

L'amnésie recouvre à la fois la perte d'une mémoire qui s'était
constituée et l'incapacité d'acquérir de nouveaux souvenirs. Parmi les
circonstances variées qui peuvent l'induire, la maladie d'Alzheimer
en est une cause fréquente et redoutée. Le THC du cannabis est de
plus en plus souvent incriminé. Il perturbe la mémoire à court terme,
la mémoire de travail, la mémoire opérationnelle. La mémoire à
court terme s'éteint après un temps bref, sans laisser de traces, à
moins qu'elle ne soit réécrite, non plus d'une encre sympathique,
mais avec une encre indélébile cette fois, pour s'inscrire dans le
registre de la mémoire au long terme ; écriture qui s'apparente alors
à la culture, qui est l'essence même de l'être. Cette mémoire, qui se
forme dans l'hippocampe, met en jeu des neurones cholinergiques
septo-hippocampiques* qui libèrent de l'acétylcholine* (pour
communiquer avec d'autres neurones). Cette libération est réduite
par le THC* qui stimule des récepteurs CB1* portés par leurs
boutons synaptiques.
De plus, sous l'influence du THC*, survient une diminution du
débit sanguin hippocampique et, partant, une baisse de l'apport
d'oxygène ; ce qui réduit la production énergétique de ses neurones
(la production d'une molécule à haut potentiel énergétique, l'ATP,
qui est le carburant cellulaire).
En outre, il a été montré que les mitochondries (organites cellulaires
impliqués dans la formation d'ATP) comportent des récepteurs CB1*
dont la stimulation par le THC* réduit la synthèse de l'ATP et, avec
elle, les mécanismes énergétiques indispensables au fonctionnement
hippocampique et partant à la mémoire (A cannabinoid link between
mitochondria and memory. Hebert-Chatelain et coll. Nature 2016,
539, 555-9).
« Pétard du matin, poil dans la main, pétard du soir, trou de mé-
moire ».

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