Page 23 - LUX in NOCTE n°1
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Jean d’Ormesson, un homme de l’être
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Après la cérémonie d’adieux à Jean d’Ormesson, certains journalistes et
autres blogueurs se sont offusqués !
Pourquoi un tel hommage national ? Dans la ligne de mire : Une cérémonie
qualifiée d’inopportune, ponctuée par la dépose - jugée grotesque - d’un crayon,
par le président Emmanuel Macron, sur le cercueil de l’écrivain.
Si l’on en croit ces quelques professionnels avisés, Jean d’Ormesson était un
écrivain merveilleusement raté. Il n’aurait été qu’un amoureux passionné de
littérature ; alors qu’elle, revêche, ne se serait jamais vraiment offerte à lui,
préférant offrir ses faveurs aux vrais écrivains, ceux doués de talent.
L’académicien aurait été un habile faussaire. Dissimulant sa médiocrité
derrière un travail acharné, le labeur d’un homme qu’ils qualifient « d’aimable
artisan » qui, évidemment, ne laissera rien de son œuvre derrière lui.
Chacun est libre d’avoir son avis, certes. Cependant, le moment était-il bien
choisi pour des articles aussi agressifs ? Ceci sans le moindre respect pour la
famille et les proches qui viennent d’enterrer le vieil académicien.
A l’image de ces attaques post-mortem, déjà de son vivant Jean d’Ormesson
divisait les spécialistes. Son entrée à la Pléiade avec la publication de quatre de
ses romans (volume n° 605 de la Bibliothèque de la Pléiade : « Au revoir et merci,
La Gloire de l’empire, Au plaisir de Dieu et Histoire du juif errant) n’aura pas fait
taire les critiques.