Page 26 - LUX in NOCTE n°1
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Raoul Dufy – train en gare 1935






                                              Le train d’octobre

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               Nice - octobre 2017
                     J’ai pris le train ce matin pour rejoindre Nice. Le paysage défile sous mes
               yeux et voici que nous longeons la côte. En regardant la mer, mes pensées se
               mettent à tourner. Nice, la mer et c’est un autre monde. Le ciel et les couleurs sont
               transformés, la douceur s’invite et la mélancolie me poursuit. Je retrouve mes 20
               ans et je suis sans âge. En vacances, je découvrais la Côte et ses promesses…
               Ici l’azur resplendit au sortir d’un tunnel. L’œil s’acclimate et je découvre l’envers
               des immeubles. Le train se faufile entre les gares et offre le côté cour des stations
               balnéaires. Les portes secrètes et les balcons tristes. Envie subite de « vivre » dans
               cet  univers,  ne  serait-ce  que  quelques  mois.  La  tiédeur  de  l’automne  semble
               transpercer  ma  peau, dorer  l’intérieur  du corps  et  du  mental ;  s’ouvrir  à  cette
               lénifiante sensation de repos et de sérénité. Pourtant c’est beau et moche à la fois,
               c’est vide, sans voix, sans corps, simples photos de solitudes juxtaposées. Des
               maisons villas et la laideur moderne des immeubles : cacophonie des tuiles roses
               et des façades vitrées, palmiers, voitures, palais maures et volets à rabats…
                     Cette image de carte postale vire à la désolation et à l’angoisse. Nostalgie
               quand tu nous tiens…
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