Page 35 - Traité de Chimie Thérapeutique Vol1 Dénomination chimique
P. 35

12                                            DkMïMINA T7O.V CHIMIQUE


            Les DCI sont donc généralement construites à partir d’un segment-clé (voir
          [2.3.]) qui permet de repérer rapidement l'activité thérapeutique principale du pro­
          duit. L'autre partie du nom permet de distinguer la DCI d'autres dénominations.
            Certains affixes ou infixes sont fréquemment inclus dans la DCI, ils permet­
          tent de désigner une particularité chimique de la molécule :
            AFFIXE ou INFIXE       SIGNIFICATION                 DCI
                  al        présence de groupe aldéhyde       aldostérone
                             présence de groupe allyle        nalorphine
                 -ol        finale pour les alcools, phénols  salbutamol
                 -one       finale pour les cétones, sulfones  bétamétasone
                 quin       dérivé de la quinoléine           chloroquine
            Leur usage, dans ce but de rappel structural, tend à s'éteindre car un trop
          grand nombre de produits peuvent présenter la même particularité chimique et
          on aboutit alors à une dilution de l'information. Pour les même raisons, il est
          maintenant souhaitable de ne plus faire référence à la structure chimique de la
          molécule dans la formation de la DCI.
             En dépit des recommandations pour la nomenclature des médicaments, le
          manque d'unité est réel et les dénominations communes fournissent des indi­
          cations parfois imprécises voire trompeuses :
          -  certains médicaments d'une classe pharmacologique ne possèdent pas de
             segment-clé dont l'usage est recommandé ;

          EXEMPLES :
           tolbutamide n'a pas le segment-clé d'un sulfamide hypoglycémiant : « gli »,
           fluoxymestérone n'a pas le segment-clé d'un androgène : « andr »,
           -  d'autres possèdent le segment-clé et n’appartiennent pas à la classe phar­
             macologique en question ;

           EXEMPLES :
           stanozolol n'est pas un bêta-bloquant (« -olol ») mais un stéroïde anabolisant
           (« bol »),
           éthylestrénol n'est pas un estrogène (<* estr ») mais un stéroïde anabolisant
           (« bol »),
           lynestrénol n'est pas un estrogène (« estr ») mais un stéroïde progestagène
           (« gest »).
              Néanmoins la tendance à l'unification est patente et les risques de dénomi­
           nations inappropriées s'amenuisent. Les dénominations communes restent très
            utiles et sont indispensables pour une information très rapide et adaptée à la
            plupart des demandes concernant les substances pharmaceutiques.
   30   31   32   33   34   35   36   37   38   39   40