Page 277 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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12. COMPLEXES DUPLATINE                                233

               Cet arrangement spatial se traduit par l'existence d'un plan de symétrie passant par
              les atomes de carbone du cycle et par l'atome de platine. Cette particularité explique la
              simplification des signaux observés en RMN (cf. 3.3.3.).

              3.3.  DONNÉES SPECTRALES
              3.3.1.  Spectres UV-Visible
              Les ligands carboxylato des complexes de platine absorbent de façon très intense dans
              le domaine spectral inférieur à 300 nm : pour cette raison, les spectres UV du carbopla-
             tine et de l'oxaliplatine ne sont pas interprétables.
               Les caractéristiques d'absorption concernant le cisplatine et le transplatine, en solu-
             tion aqueuse, sont regroupées dans le tableau 3.
               La position et le nombre des maximums d'absorption permet, en théorie, de différen-
             cier les deux isomères géométriques. Toutefois, en solution aqueuse, le cisplatine s'iso-
             mérise partiellement en complexe trans, sous l'influence d'une irradiation ultraviolette,
             ce qui limite l'intérêt de cette technique.
                  Tableau 3 : Données spectrales (UV-Visible) des complexes du platine
                             (d'après PERUMAREDDI et ADAMSON, 1968)
                       complexes        Ma(nm)             e
                       cisplatine       269 (ép)           92
                                          302             128
                      transplatine        266              78
                                          312              68

             3.3.2.  Spectroscopies IR et Raman
             3.3.2.1.  DONNÉES IR
             Les complexes du platine antitumoraux possèdent en commun le motif Pt-ammine (NH,,
             ou NHo,), donnant lieu à de nombreux modes de vibrations (cf. figure 4).
               Le tableau 4 regroupe quelques bandes caractéristiques dans la région comprise
             entre 4 000 et 600 cm- 1 , pour le cisplatine, le carboplatine et l'oxaliplatine.
               Le spectre IR du cisplatine, réalisé en dispersion dans KBr (cf. figure 5) montre le
             dédoublement de certaines bandes de déformation (0,, et ô, NH) : cette particularité est
             caractéristique de l'arrangement dissymétrique des complexes de configuration cis.
             3.3.2.2.  DONNÉES RAMAN
             Cette spectroscopie est surtout utile pour l'identification des liaisons Pt-N, dont les vibra-
             tions de valence apparaissent dans la région 550-500 cm'. Les valeurs relevées pour
             quelques complexes du platine montrent que la fréquence v Pt-N est fortement influen-
             cée par la nature du ligand L opposé à l'atome d'azote (cf. tableau 5).
             3.3.3.  Spectres RMN H, 13C, 15N et 195Pt
             Le " 9>P, par son moment magnétique (u = 0,6) et son abondance isotopique naturelle
             (33,8 %), est un noyau qui se prête bien aux études par spectroscopie RMN. Cette tech-
             nique, combinée à l'utilisation de la RMN du 'N constitue un outil très puissant pour la
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