Page 281 - Traité de chimie thérapeutique 6 Médicaments antitumoraux
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Les déplacements chimiques des protons des ligands azotés ne permettent pas de
différencier les trois complexes, en raison de la très faible amplitude de leur variation
(4,06-4,17 ppm). De même, le couplage observé entre ces protons et le noyau de platine
est très voisin dans les trois composés [la constante J(H, Pt) est comprise entre 62 et
64 Hz]. En revanche, le déplacement chimique du 195 pt est beaucoup plus significatif et
permet de distinguer sans ambiguïté les complexes contenant un environnement oxy-
géné autour de l'atome de platine.
3.3.4. Spectre de masse
Le spectre de masse du cisplatine a été réalisé par ionisation chimique en mode positif
et en mode négatif en transformée de Fourrier (FT-MS). Les spectres présentent un nom-
bre limité de pics d'intensité supérieure à 20 %. Le pic de base apparait au sein d'un
massif isotopique centré sur m/z 300 (cf. figure 8).
100 % 196 35
1
195 35 37
195 35 Pt(NH,), C CI
Pt (NH,), Cl,
80
196 35 37
Pt(NH,), c1 cl
l
60
195 37
194 35 Pt (NH,), Cl,
Pt(NH,), Cl,
40
198 35 37
Pt(NH,), cl cl
192 35
Pt(NH,) Cl,
l Pt(NH 3 ), Cl
20 1 1 98 37
J 1 M ~ !
294 296 298 300 302 304 306
masse
Figure 8 : Maille isotopique du pic moléculaire du cisplatine
(spectre calculé)
Cette complexité s'explique par l'existence de six isotopes du platine (189p 0,013 %,
1
192 p+ 0,78 9, 1 9Pr 32,9 %, 1 8 5 P 33,8 %, 9Pt25,3 9, 198 p7,2 %) et de deux isotopes
du chlore (3 5 Cl 75,5 9," 7 0124,5 %). Les ions chlorés sont ainsi facilement repérés grâce
au rapport isotopique.
Aucun ion n'est observé au-dessous de m/z 190 à l'exception de ceux dus à l'acide
chlorhydrique. Les pics les plus abondants correspondent aux fragmentations mettant
en jeu les pertes séquentielles des ligands Cl et NH , rapportées sur la figure 9. De plus,
3
des recaptures radicalaires entre le cisplatine et le chlore expliquent l'apparition de
signaux à M+35 et M+70.